La comète Tsuchinshan-Atlas va faire son apparition dans le ciel de Toulouse dès ce vendredi 11 octobre. Un événement rare à ne pas manquer pour tous les amateurs d’astronomie.
Tous les fans d’astronomie auront les yeux rivés sur le ciel ces soirs prochains. L’objet de leur attention : la comète Tsuchinshan-Atlas. Après avoir offert un superbe spectacle aux habitants de l’hémisphère Sud, puis avoir un temps disparu derrière le Soleil, cette dernière va refaire son apparition dans l’hémisphère Nord. Elle sera ainsi visible à l’œil nu en France, y compris à Toulouse, après le coucher du soleil, dès ce vendredi 11 octobre. Et selon Nicolas André, astrophysicien, chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) et professeur à l’ISAE-Supaero, c’est « un événement remarquable et poétique » qui nous attend.
Concrètement, que sera-t-il possible de voir ? « On pourra observer la chevelure de la comète, située à 70 millions de kilomètres de la Terre », indique Nicolas André. Pour les néophytes, il s’agit de l’enveloppe floue qui se crée autour du noyau de l’objet céleste, composé de glace et de poussière. « Celle-ci se forme lorsque la comète passe près du soleil. La glace dont elle est composée se réchauffe alors et se transforme en gaz. La chevelure de la comète Tsuchinshan-Atlas s’échappe sur des millions de kilomètres jusqu’à l’orbite de Jupiter et sera donc visible à l’œil nu contrairement à son noyau qui est bien plus petit puisqu’il ne fait que 20 à 40 kilomètres », détaille le chercheur.
Pour profiter de ce spectacle dans les meilleures conditions, « il faut une vue dégagée vers l’horizon Ouest, peu après le coucher du soleil, donc de 20h à 21h, et pas de pollution lumineuse », conseille Nicolas André. En clair, le meilleur endroit pour l’observer à Toulouse sera Pech David. Et si le temps n’est pas au beau fixe ce vendredi, vous aurez jusqu’à mardi pour admirer à l’œil nu la comète Tsuchinshan-Atlas. « Ensuite, elle va s’éloigner du soleil et sera beaucoup moins brillante. Pour la voir, il faudra alors des jumelles ou un télescope », précise l’astrophysicien. Avec de tels appareils, vous pourrez la voir jusqu’à la fin du mois d’octobre.
Et vous ne risquez pas de vous lasser à l’observer plusieurs fois. La comète Tsuchinshan-Atlas offrira effectivement un spectacle différent chaque soir. « Son orientation variera et sa chevelure changera de couleur. Elle pourra être bleue ou orange selon le moment d’observation. En tout cas, ce sera toujours un événement assez impressionnant et qu’on n’oubliera pas de sitôt », promet Nicolas André. D’autant qu’un tel phénomène ne se produit pas tous les ans. « Le passage de la dernière comète de ce genre, Hale-Bopp, remonte à 1997 », estime le professeur. Celle-ci était d’ailleurs si brillante qu’elle était même visible depuis les villes au ciel très pollué par la lumière.
Un phénomène rare donc qui vaut à Tsuchinshan-Atlas le surnom de “comète du siècle”. Mais celle-ci est remarquable à d’autres égards. En effet, la comète, qui a été repérée en 2023 par l’Observatoire de la Montagne Pourpre (Tsuchinshan) en Chine alors qu’elle traversait l’orbite de Saturne, puis par l’Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System (ATLAS) en Afrique du Sud, va pouvoir apporter des éléments d’information précieux. « Comme elle ne s’est pas souvent approchée du soleil, voire jamais, cela a permis de préserver la glace dont elle est composée, matière à l’origine de l’univers », explique le chercheur.
Les comètes sont effectivement des constituantes du système solaire. « Nous allons analyser la composition de cette matière et ainsi pouvoir affiner le scénario de formation du système solaire et de la Terre », prévoit Nicolas André. Et ce, avant la mission de l’Agence spatiale européenne Comet Interceptor. Celle-ci, qui sera lancée en 2029, a pour objectif d’étudier une comète dans son état d’origine. Ce qui sera une première. Effectivement, jusqu’à présent, les comètes observées par de précédentes missions spatiales avaient effectué auparavant plusieurs passages près du soleil. Ce qui avait, forcément, transformé leur matière.
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