Grâce à l’opération “Mes idées pour mon quartier“, la qualité de vie va être améliorée dans les quartiers Bonnefoy et Marengo à Toulouse. Des arbres seront plantés, des nichoirs à oiseaux installés et des aménagements pour les cyclistes seront réalisés.
La qualité de vie va s’améliorer dans les quartiers Bonnefoy et Marengo à Toulouse. C’est en tout cas tout l’objectif des projets lauréats de l’opération “Mes idées pour mon quartier”. Pour mémoire, la mairie de la Ville rose invitait les habitants à faire des propositions pour améliorer la vie dans leur quartier. Sur 1600 idées déposées, 83 verront le jour dès cette année ou dans les deux ans à venir.
Huit d’entre elles seront réalisées dans le quartier 4.1, soit Bonnefoy, Marengo, Lapujade, Périole et La Colonne. Quatre de ces projets sont classés dans la catégorie “nature en ville”, deux dans la catégorie “éco-mobilité”, un dans la catégorie “déchets et recyclage” et un dans la catégorie “cadre de vie”. La municipalité mobilisera un montant de 430 320 euros pour les mettre en œuvre.
Le quartier va-t-il davantage se végétaliser ? L’habitant qui a déposé la première idée lauréate l’espère. Celui-ci demande effectivement à « multiplier les points de source de fraîcheur et de captation de CO2 ». Il suggère ainsi « des plantations d’arbustes dont l’entretien est facile » dans tous les espaces verts publics, de « privilégier l’installation des fleurs issues de bulbes et des vivaces » dans les parcs, mais aussi de « laisser des zones non tondues pour favoriser la faune, la diversité et limiter l’évaporation de l’eau ».
Enfin, le porteur de projet souhaiterait que la mairie « incite les habitants à végétaliser leurs balcons ». Il propose ainsi de créer des événements en automne et au printemps afin de « proposer des astuces pour les plantations, l’association de plantes, la gestion de l’arrosage et des boutures gratuites ». La Ville de Toulouse investira 50 000 euros pour cette idée. Toutefois, elle reste assez évasive sur ce qui sera fait. En effet, la mairie indique seulement : « Il est possible de planter des arbres et de débitumer plusieurs sites du quartier ».
La seconde proposition porte sur la création d’une piste cyclable rue de Périole pour « sécuriser les déplacements ». « La rue est particulièrement fréquentée et dangereuse à cause de la vitesse excessive des automobilistes. La rue ne permettant pas d’aménager une piste cyclable en l’état, pourquoi ne pas créer un sens unique sur la partie rond-point de Périole/rue des Cheminots jusqu’à l’avenue de Lavaur ? Cela permettrait également d’élargir les trottoirs qui sont trop étroits sur cette section », estime le riverain porteur de ce projet.
Mais la municipalité ne pourra pas réaliser cette idée. « Les travaux sur le Faubourg Bonnefoy dans le cadre de la construction de la 3e ligne de métro ne permettent pas le passage à sens unique de la rue de Périole. En conséquence, il n’est pas envisageable de créer une piste cyclable sur cet axe avant 2028 », souligne-t-elle. Pour autant, la Ville estime qu’il est « opportun de sécuriser » cet axe. Elle envisage ainsi de créer « une Chaussée à Voie Centrale Banalisée (CVCB) en attendant la mise en sens unique de la rue et l’aménagement pérenne ».
L’habitant à l’origine de la troisième idée, qui a obtenu un budget de 5 320 euros, veut amener les insectes et les oiseaux dans la ville. Pour cela, il préconise d’aménager des espaces verts afin de faciliter la vie de ces petites bêtes. Il cite notamment le jardin de l’Observatoire et celui des Hauts de Bonnefoy ou encore les cimetières de Terre-Cabade et Salonique. « Mon idée est d’équiper ces espaces verts de nichoirs, de batbox, hôtel à insectes, de ruches et de points d’eau, pour que cette faune puisse se développer », détaille le riverain.
La Ville précise qu’il est « possible d’équiper certains espaces verts du quartier en nichoirs à oiseaux et hôtels à insectes ». Elle en installera ainsi dans quatre parcs, sans doute Hauts de Bonnefoy, Pierre Rous, Observatoire et Michelet. Pour les ruches, ce sera plus compliqué. « La pose de ruche est réglementée par un arrêté préfectoral fixant des règles strictes », informe la mairie qui n’installera pas de points d’eau « compte tenu du risque de prolifération des moustiques ». Elle déploiera d’ailleurs des pièges pondoirs contre ces nuisibles.
La quatrième proposition consiste à « installer des composteurs dans les écoles de la ville ». D’après le riverain porteur de ce projet, les objectifs sont nombreux : « sensibiliser les enfants aux bonnes pratiques écologiques », « réduire considérablement la part des déchets traités par les services d’ordures ménagères », « fournir un engrais pour les espaces végétalisés des écoles » et « respecter la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 qui prévoit la généralisation du tri à la source des biodéchets d’ici 2025 ».
La municipalité toulousaine considère que l’idée de cet habitant est réalisable. « Il est possible d’équiper les écoles publiques du quartier de composteurs », déclare-t-elle. La mairie investira ainsi un montant de 35 000 euros pour mettre en œuvre cette proposition. Elle émet toutefois quelques remarques à son sujet. « L’installation de ces dispositifs est néanmoins soumise à l’engagement de l’équipe pédagogique à faire vivre le composteur », conclut la Ville de Toulouse dans son avis technique.
Donner « un peu plus de vie au beau jardin Michelet ». Voilà ce que souhaite un habitant du quartier Bonnefoy. Il recommande ainsi d’y installer un kiosque ou une guinguette qui « pourrait vendre boissons et encas à consommer sur place » et « être prétexte à des évènements comme des concerts, ou des expositions ». « Le potentiel de ce parc est pour l’instant inexploité et le faubourg n’a toujours pas son point de ralliement incontournable comme certains quartiers. Il n’est pour l’instant qu’un passage vers le centre-ville », déplore le riverain.
Mais l’idée de ce Toulousain ne pourra pas voir le jour. En effet, « le jardin Michelet est un jardin classé Espace Classé Boisé. Les zones classées ne peuvent pas être construites pour accueillir un kiosque ou une buvette en dur (création d’un bâtiment) », explique la mairie de la Ville rose. À la place, elle propose « une buvette mobile (déplaçable à vélo) et saisonnière » qui « serait en cohérence avec les usages apaisés d’un jardin ». Une première expérimentation de ce genre a d’ailleurs déjà eu lieu cette dans l’espace vert cette année.
Comme pour la rue de Périole, le sixième projet conseille la création d’une piste cyclable « sur la partie manquante du chemin Lapujade ». « C’est à dire de la rue Paul Pujos jusqu’au rond-point d’Afrique. Le chemin Lapujade (de l’Intermarché jusqu’au chemin de Lanusse) mérite d’être refait suite aux différents travaux », considère l’habitant du quartier Bonnefoy qui a déposé cette proposition lors de l’appel à idées. Là encore, une piste cyclable n’est pas réalisable sur le chemin Lapujade.
« Il faudrait mettre le chemin à sens unique ce qui n’est pas envisageable avant la fin des travaux du métro (2028) », appuie la mairie de Toulouse. Elle a toutefois prévu une alternative. « Il est donc proposé de réaliser un aménagement tactique à savoir une Chaussée à Voie Centrale Banalisée qui permettra de sécuriser les cyclistes empruntant le chemin dans l’attente de la réalisation d’un aménagement pérenne », annonce la Ville. Une piste cyclable pourra donc être créée mais dans plusieurs années.
L’arbre algal, épurateur d’air constitué de microalgues, l’a convaincu. Un riverain aimerait effectivement le voir se déployer, particulièrement dans le quartier Marengo. « Cet épurateur d’air est un dispositif bénéfique pour la qualité de l’air de Toulouse. Ses implantations doivent se voir augmenter notamment dans des zones stratégiques de forte pollution de l’air comme la gare de Matabiau ou bien la station de métro de Basso Cambo », présente le porteur de ce projet qui a récolté 21 votes au total.
Pour rappel, Toulouse Métropole avait mené une expérimentation en 2020 avec l’arbre algal qui a « permis de démontrer que le dispositif fonctionne et est efficace contre les micropolluants ». « Afin d’avoir un impact sur le CO2, il faut cibler des zones particulièrement exposées (environnements urbains générant une forte concentration, une dispersion lente). Une analyse d’opportunité du site devra compléter le déploiement de cette solution », note la mairie qui mobilisera 80 000 euros pour ce projet.
La dernière idée propose de végétaliser les abords des établissements scolaires Marengo et Périole, notamment « le chemin d’accès qui part de la rue Périole et dessert les deux écoles ». « L’aménagement de murs végétalisés pourrait être étudié, de même que l’aménagement du talus entre l’école et la cantine. Plusieurs options pourraient être envisagées, en concertation entre les écoles, les parents d’élèves et les habitants du quartier. Certains projets pourraient impliquer la participation des enfants », prévoit le Toulousain ayant proposé cette idée.
La municipalité est d’accord avec ce projet et investira 160 000 euros pour sa réalisation. « Il est possible de planter six à dix arbres selon la présence des réseaux », estime-t-elle. La Ville de Toulouse compte ainsi planter trois arbres dans le massif de la rue du Maréchal Gallieni, trois autres dans le massif à proximité de la cantine dans le groupe scolaire et deux ou trois sur le talus de la rue de Périole. En ce qui concerne les murs végétalisés, la mairie indique que leur création est « possible techniquement mais très onéreuse ».
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