Alors qu’une nouvelle étape de la Zone à faibles émissions (ZFE) est entrée en vigueur le 1er janvier dernier, l’Association des usagers des transports de l’agglomération toulousaine et de ses environs (Autate) constate une baisse de l’offre des transports en commun de surface à Toulouse. Elle demande à « remettre des moyens dans leur développement ».
Certains demandent le report de sa prochaine étape, d’autres sa suspension. La Zone à faibles émissions (ZFE) à Toulouse est fortement décriée par certains élus et associations. C’est notamment le cas de l’Association des usagers des transports de l’agglomération toulousaine et de ses environs (Autate) qui tient toutefois à souligner : « La mise en place de la zone à faibles émissions (ZFE) est une démarche nécessaire que nous soutenons ». Ce n’est effectivement pas son principe qui dérange l’association, mais ses modalités.
« Les décideurs de l’agglomération disent que sa mise en application ne peut pas se faire autrement. Or, existe une liberté de choix, notamment sur les mesures d’accompagnement », appuie Nicole Asencio, membre de l’Autate. Elle ajoute : « Ils auraient pu en profiter pour permettre un changement des mobilités. Mais les aides proposées continuent à favoriser l’usage de la voiture. » L’association cite notamment l’aide au changement de véhicule ou encore le pass ZFE. « De l’argent public finance ces solutions individuelles. Il devrait plutôt être consacré à des solutions collectives », estime Nicole Asencio.
Et ce n’est pas le point qui pose le plus problème à l’association. Cette dernière a constaté une « très nette diminution » des budgets alloués aux transports de surface au profit de la troisième ligne de métro. « Elle pénalise tout le reste », déplore Nicole Asencio. De plus, l’Autate dénonce « une diminution de la qualité de service des transports en commun de surface ». Dans une de ses études, l’association a effectivement relevé une baisse de fréquences et des réductions de trajets et d’amplitudes horaires. « Par rapport à 2021 et 2022, le temps d’attente augmente significativement pour tous les bus en 2023. Cela est dû à la baisse du nombre de passages », indique Nicole Asencio.
L’Autate estime par ailleurs que « l’extension du réseau de bus de surface n’est pas significative » depuis 2019 avec six « vraies » lignes créées, mais « qui n’offrent pas de service le dimanche et qui se terminent tôt avec un nombre de passages faible ». « Plusieurs Linéos ont été créés depuis, mais ils remplacent des lignes existantes. Ce ne sont pas de nouveaux trajets. En plus, les Linéos diminuent l’offre de service sur les lignes voisines. Depuis l’arrivée du Linéo 11 à Cugnaux, le lycée n’est plus desservi par un bus urbain et la gare de Portet-Saint-Simon ne l’est plus les samedis et dimanches », détaille la membre de l’association.
Pour l’Autate, ceci est « la conséquence du désengagement constant des politiques de mobilité par rapport aux modes actifs et aux transports en commun de surface ». L’association déplore par ailleurs le report du prolongement des L2, L3, L7, L9 et L13. « Dans la feuille de route de 2019, ces lignes de bus devaient être prolongées de 2022 à 2025. Mais il a été décidé de reporter leur extension à après 2030. Cette feuille de route a été remise en cause par la troisième ligne de métro qui coûte trop cher », regrette Nicole Asencio pour qui le développement du réseau de bus est « tout aussi prioritaire ».
Elle souligne effectivement : « Le nombre de passagers par jour sur le Linéo 1 est proche de celui attendu pour la troisième ligne ». Face à tout cela, l’Autate demande « un moratoire sur la baisse des budgets » et « un développement urgent de la composante du réseau de surface ». L’association veut effectivement que soient remis « des moyens matériels et humains dans le développement des transports de surface ». La membre de l’Association des usagers des transports de l’agglomération toulousaine et de ses environs exige : « Il faut un budget conséquent pour armer les bus ».
L’Autate fait ainsi plusieurs « propositions pour des mobilités alternatives ». Elle suggère tout d’abord des mesures « à mettre en place rapidement », comme la création de voies dédiées au covoiturage sur les rocades, l’allongement de la durée de validité du ticket de transport, mais aussi la création de parcs relais conséquents aux terminus des Linéos, la priorité des bus à tous les feux, l’extension des trajets des lignes Linéo vers l’extérieur de Toulouse ou encore la révision des fiches horaires et leur respect. « Il faut que les bus arrivent à l’heure et pas en avance », appuie Nicole Asencio.
En plus de ces mesures, l’association liste des « propositions à planifier dès à présent en parallèle de la construction de la nouvelle ligne de métro ». Parmi elles : la création de lignes de bus manquantes entre Cugnaux et Colomiers ou Tournefeuille et Blagnac, le développement du RER ou encore la poursuite du développement du Réseau Express Vélo (REV). « Nous espérons que nos propositions seront prises en compte pour le bien-être des gens », souhaite la membre de l’association qui doit justement les présenter ce mercredi 8 mars à la Métropole et Tisséo.
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