À 23 ans, la cycliste toulousaine Valentine Fortin vient de parcourir pour la première fois les 175 kilomètres du Tour de France féminin. Aujourd’hui, elle se concentre sur les qualifications de l’équipe de France pour les prochains Jeux Olympiques, qui se dérouleront à Paris en 2024.
La jeune cycliste toulousaine Valentine Fortin vient de participer au Tour de France féminin, qui n’avait pas été organisé depuis plus de 30 ans. « À la base, je ne faisais pas partie de la sélection de Cofidis. Mais plusieurs sportives de mon équipe se sont blessées, donc j’ai été appelée une semaine et demie avant le départ de la compétition », raconte la jeune femme.
Elle se dit aujourd’hui satisfaite de sa course. « Le Covid-19 m’a immobilisée pendant trois semaines au début du mois de juin. Je ne pensais même pas être capable de tenir jusqu’à l’arrivée. Donc je suis très fière de ma performance », assure-t-elle. Valentine Fortin prend la 88e place au classement général. Au classement par équipes, Cofidis termine 19e sur 23. « Ce Tour était très difficile. La vitesse moyenne du peloton était de 41 km/h, soit plus rapide que le rythme habituel (environ 38 km/h) », détaille la jeune femme, qui se laisse quelques années encore pour suivre ce rythme : « La gagnante Annemiek Van Vleuten ayant 39 ans, il me reste 16 ans pour gagner le Tour de France », sourit-elle.
Valentine Fortin a débuté le vélo à l’âge de cinq ans au club de Blagnac, pour faire exactement « comme mon grand frère, qui a trois ans de plus que moi », confie-t-elle. Mais la discipline est rapidement devenue une passion. « J’ai commencé à faire de la compétition assez jeune, en participant à des courses le week-end », raconte-t-elle. Ses bons résultats l’ont menée jusqu’aux trophées de France des jeunes cyclistes, qui se disputent jusqu’à l’âge de 14 ans, et durant lesquels elle terminait toujours « dans les dix premiers. Même contre les garçons ! » souligne-t-elle.
Le dada de Valentine Fortin : le cyclisme sur piste. Deux ans après avoir intégré le “pôle France” de cyclisme à Bourges, elle remporte à 17 ans son premier titre de championne de France en course “scratch”, une compétition qui impose aux sportifs d’effectuer le plus rapidement possible 40 tours de vélodrome. « J’attendais cette victoire depuis très longtemps, moi qui tournais régulièrement autour du podium, à la deuxième ou troisième place », se souvient-elle.
Encore “junior” , Valentine Fortin se pare également de trois médailles de bronze aux championnats du monde, aux côtés des membres de l’équipe de France. « Ramener une médaille aux mondiaux est une première étape dans une carrière professionnelle », commente simplement la cycliste.
Le passage en catégorie “espoir” (plus de 18 ans) n’a pas freiné la jeune femme puisqu’elle conserve son titre de championne de France encore trois années supplémentaires en course sur piste par équipes, et participe même aux Jeux Olympiques de Tokyo de 2021. Là-bas Valentine Fortin et ses coéquipières battent le record de l’équipe de France (en parcourant 4 kilomètres en 4,10 minutes, au lieu de 4,17 minutes). Au même moment, elle quitte le club de Blagnac pour rejoindre l’effectif du club de Saint-Julien-en-Genevois, en Haute-Savoie, et commence à éclore dans une autre discipline : le cyclisme sur route.
« La pandémie de Covid-19 m’a poussé à m’entraîner davantage en extérieur, sur route, ce qui m’a permis de me perfectionner dans la discipline. Puis, à la fin de l’année 2020, j’ai remporté une première coupe de France. Ce qui était assez inattendu à vrai dire », plaisante la jeune femme.
Elle reste toutefois sur la plus haute marche l’année suivante, au cours d’un passage par le club de Saint Michel-Auber, en région parisienne. Des résultats qui attirent l’attention du sélectionneur de l’équipe Cofidis, avec laquelle elle signe, en janvier 2022, un contrat de deux ans.
Aujourd’hui, Valentine Fortin habite à Grenoble avec son compagnon. Elle suit des études de commerce dans une classe spécialisée pour les sportifs de haut niveau. Car en parallèle de son cursus, la jeune cycliste professionnelle respecte à la lettre un programme intense d’entraînements transmis par un entraîneur de la Fédération française de cyclisme. Celui-ci prévoit chaque jour des séances de musculation et des sorties sur route allant de deux à cinq heures. Puis elle participe, quasiment chaque week-end, à des compétitions en arborant le maillot Cofidis. « Mon quotidien est très différent de celui des jeunes de mon âge. Mais je souhaite conserver un peu de folie dans ma vie, en ne m’imposant pas de régime strict et en m’autorisant quelques sorties, par exemple », confie-t-elle.
En plus de ses semaines bien chargées, la cycliste réalise fréquemment ce qu’elle appelle des “stages piste” avec l’équipe de France, notamment en temps de préparation de compétitions internationales, « comme pour la dernière Coupe du monde que nous avons remportée à Glasgow en avril, ou pour les prochains championnats d’Europe », qui débutent le 11 août prochain à Munich, explique la sportive. Une compétition durant laquelle Valentine Fortin remettra son titre de championne d’Europe en jeu.
En ligne de mire de la cycliste toulousaine : les Jeux Olympiques 2024. Pour se qualifier, l’équipe de France doit accumuler les points nécessaires durant les Championnats du monde, les Coupes des nations et les Championnats d’Europe qu’elle dispute durant les deux années qui précèdent les JO. « Si nous nous qualifions et que je n’ai pas de problème de santé, je ferai surement partie de la délégation française pour les JO », se réjouit Valentine Fortin. Elle se trouvera alors aux côtés de trois autres cyclistes professionnelles, qu’elle connaît depuis son intégration au Pôle France à l’âge de 15 ans : Marion Borras, Victoire Berteau et Clara Copponi.
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