Avant la construction de la future station François Verdier, des fouilles archéologiques ont révélé des vestiges antiques et médiévaux. Menée par l’Inrap, cette exploration met en lumière un pan méconnu de l’histoire toulousaine.
Alors que les travaux de la future ligne C du métro avancent à Toulouse (Haute-Garonne), des fouilles archéologiques réalisées en amont de la construction de la station François Verdier ont révélé des trésors insoupçonnés. Menée par l’Inrap, cette opération a permis d’exhumer des vestiges datant en particulier de l’Antiquité et du Moyen Âge, donnant un nouvel éclairage sur l’histoire de la Ville rose.
Parmi les découvertes majeures, un ancien chemin en pierre rudimentaire, orienté Nord-Sud, a été identifié. Il pourrait correspondre à un axe de circulation datant de la période antique. Un vaste dépotoir contenant des fragments de verre, de céramique et de métal a également été mis au jour, sans doute en lien avec une zone de crémation antique. Plus surprenant, les archéologues ont aussi dégagé les vestiges d’un petit bâtiment attribué à l’Antiquité tardive, dont la fonction reste encore à déterminer.
« Il pourrait correspondre à un bâtiment associé à la proximité théorique du prolongement extra-muros du “decumanus maximus” antique, principal axe routier Est-Ouest de la cité, dont aucune trace manifeste n’a cependant été observée dans l’emprise du chantier », estime l’Inrap. « Les destructions du XIXe siècle, lors du percement du boulevard actuel, expliquant peut-être cette absence étonnante. »
Côté Moyen Âge, six tombes échelonnées entre les IIe et IXe siècles ont été mises au jour, dont une remarquable sépulture en bâtière, avec un toit à deux versants inclinés. « La défunte, une femme âgée, avait été inhumée avec un bijou en or, probablement un collier ou un bracelet », explique l’Inrap.
Les fouilles ont aussi mis en évidence une occupation médiévale dense, avec des vestiges de rues, d’habitations et de latrines. « Si la limite orientale du fossé majeur de la ville a bien été dégagée sur une partie de son tracé, donnant de précieuses indications sur sa position réelle, le pont et la barbacane qui devait lui être associé n’ont malheureusement pas été retrouvés malgré leur proximité supposée », déplore l’institut. Un autre pont, en briques, du XVIe siècle, particulièrement bien conservé, a en revanche été découvert.
Si les archéologues ont désormais quitté le terrain, leur travail se poursuit en laboratoire. Une dernière phase de fouilles est prévue en 2026, lors des travaux liés au futur accès Est de la station. Pour l’Inrap, « cette ultime phase archéologique sera l’occasion de préciser les analyses et les hypothèses de 2024, et sans doute de faire de nouvelles découvertes ».
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires