Du jeudi 3 avril au vendredi 4 juillet, la Mairie de Toulouse lance une consultation publique sur l’installation d’une usine de fabrication de paracétamol sur une friche d’ArianeGroup. Cette nouvelle usine qui « devrait être opérationnelle fin 2025 », divise d’ores et déjà les Toulousains.
D’ici quelques jours, les Toulousains vont pouvoir donner leur avis sur un nouveau projet qui fait déjà polémique. Dès le jeudi 3 avril, la Mairie de Toulouse ouvrira la consultation publique en vue de l’installation d’une usine de paracétamol sur son territoire. Le projet prévoit l’implantation d’une unité de fabrication du principe actif du médicament sur le site industriel Ariane Group, non loin d’AZF.
Plus précisément, l’usine, qui sera exploitée par la société Ipsophene, devrait voir le jour sur l’île d’Empalot, l’une des îles du Ramier, à Toulouse. Un projet qui divise : si certains saluent la relocalisation de cette production sur le territoire français, d’autres s’inquiètent des risques associés à son classement Seveso seuil bas et à sa proximité avec l’ancien site d’AZF.
L’entreprise cherche ainsi à « contribuer à l’indépendance sanitaire du pays », comme elle l’avait confié au Journal Toulousain au mois de janvier dernier. Le projet semble bien avancé puisque Jean Boher, président d’Ipsophene, estime que l’usine « devrait être opérationnelle fin 2025 » avec l’objectif de produire « 4 000 tonnes par an » de principe actif du paracétamol pour « répondre à l’équivalent de la moitié de la demande française » dès 2026.
Reste à savoir si les Toulousains sont d’accord avec cette installation ou non. En effet, comme dans tout projet de grande ampleur, une consultation publique est nécessaire pour autoriser la création d’une nouvelle infrastructure. L’entreprise doit d’ores et déjà s’attendre à voir des avis négatifs passer lors de cette enquête publique.
D’un côté, Ipsophene cherche à relocaliser la production du principe actif du paracétamol en France. « Cette friche est idéale. Il s’agit d’un bâtiment pharmaceutique conçu pour la production de principes actifs, ce qui nous évite d’en construire un nouveau », explique son président. De l’autre, la classification de l’usine Seveso seuil bas et sa proximité avec d’anciens sites sensibles, comme celui d’AZF, suscitent des réticences parmi les riverains et les associations locales. « Quelle idée d’avoir voulu s’installer là », s’interroge Jérôme Favrel, président du comité de quartier Croix de Pierre/Route d’Espagne, qui estime que « cette installation ajoute du risque au risque ».
La consultation publique se déroulera donc du 3 avril au 4 juillet 2025. Durant cette période, les habitants pourront consulter le dossier sur le site registre-numerique.fr et exprimer leurs observations par voie électronique ou postale. Des réunions publiques sont également prévues les 9 avril et 25 juin 2025 au centre hospitalier Gérard Marchant, ainsi que plusieurs permanences en mairie pour répondre aux questions des citoyens.
Au terme de la consultation, le préfet de Haute-Garonne prendra une décision sur l’autorisation ou le refus du projet, en s’appuyant sur le rapport du commissaire enquêteur et les observations du public.
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