Dans l’Hérault, plusieurs communes ne respectent pas les quotas de logements sociaux imposés par la loi. Une étude pointe les stratégies locales limitant la construction et accentuant les difficultés d’accès au logement pour les ménages modestes.
Une étude réalisée par la Fondation pour le Logement (nouveau nom de la Fondation Abbé Pierre), en collaboration avec l’Université Paul Valery de Montpellier, met en lumière les différentes approches de communes de l’Hérault en matière de logements sociaux.
Dans le département, 47 communes sont concernées par la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU), qui impose un quota de 25% de logements sociaux. Or, en 2022, 44 d’entre elles étaient toujours en situation de déficit et 16 étaient carencées pour la période 2023-2025. La production de logements sociaux ne suit pas la hausse des demandes, qui ont progressé de 42% en six ans en Occitanie.
« Face à ce constat, nous avons cherché à expliquer les écarts de performances entre les communes en matière de respect des objectifs SRU », explique Sylvie Chamvoux-Maitre, directrice régionale de la Fondation. « Les résultats soulignent que le contexte politique joue un rôle important : les élus mettent souvent en avant des obstacles réglementaires qu’ils instrumentalisent pour justifier la faible production de logements sociaux sur leurs territoires. »
Des communes de l’Hérault ont fait l’objet d’une analyse approfondie. Parmi elles, Lattes et Pérols, situées à proximité de Montpellier. Elles ont respectivement 11,61% et 14,70% de logements sociaux.
« Les deux communes favorisent la production de petits logements (jusqu’au T3) pour accueillir des jeunes sur leur territoire, fermant ainsi la porte aux familles. Enfin, elles, développent une stratégie d’invisibilisation du logement social, en le développant essentiellement en périphérie, dans des zones d’activités reliées à la Métropole, mais pas à leurs centres-bourgs », indique l’étude. De plus, Pérols privilégie des constructions sociales pour les ménages aux ressources plus élevées.
Agde, de son côté, affiche un taux de logements sociaux de 9,92%. La municipalité met en avant la loi ZAN (zéro artificialisation nette) pour justifier l’impossibilité de construire, et donc de produire du logement social. « Le manque de volonté politique pour développer le logement social à Agde est cependant un trait constant sur ces vingt dernières années (…). Ce déficit structurel et ce refus de se mettre en conformité avec la loi SRU sont donc bien antérieurs à la loi ZAN de 2021 », selon l’étude.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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