9 Avril 2025
9 Avril 2025
La justice ordonne la suspension de l’activité du parc éolien d’Aumelas (Hérault) pendant quatre mois. Les sociétés exploitantes sont condamnées pour destruction d’espèces protégées.
Le tribunal judiciaire de Montpellier a tranché. Lundi 7 avril, la chambre correctionnelle a ordonné l’arrêt du parc éolien d’Aumelas (Hérault) pour une durée de quatre mois. En cause : la mort de 160 spécimens d’espèces protégées, dont de nombreux faucons crécerellettes. La période d’arrêt correspond à celle durant laquelle ces petits rapaces en danger d’extinction passent dans le secteur.
C’est la première fois que des exploitants d’éoliennes sont condamnés au pénal pour destruction d’espèces protégées. EDF Renouvelables et neuf de ses filiales écopent chacune de 500 000 euros d’amende, dont 250 000 avec sursis. L’ancien PDG de l’énergéticien a par ailleurs été condamné à six mois de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende, dont 30 000 avec sursis.
La justice impose aussi la publication du jugement dans Le Monde, Midi Libre et Reporterre. Les sociétés devront également verser 114.000 euros de préjudice moral à France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée, la même somme à la fédération nationale, et 74.087 euros à l’État au titre du préjudice écologique.
Implanté depuis près de vingt ans sur le Causse d’Aumelas, le parc de 31 éoliennes peut alimenter une ville de 60.000 habitants. Mais, selon FNE Occitanie-Méditerranée, entre 150 et 300 faucons crécerellettes y ont trouvé la mort, percutant les pales, malgré les dispositifs d’effarouchement mis en place.
Il convient de rappeler qu’en 2022, la Cour de cassation avait déjà reconnu la responsabilité d’EDF pour la mort de 28 faucons sur le même site. Pour les juges, « l’exploitant est responsable dès le premier individu détruit », faute de dérogation. Le site n’avait pas été mis à l’arrêt, mais les exploitants avaient dû payer des dommages et intérêts.
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