La chambre régionale des comptes d’Occitanie s’est penchée sur le soutien apporté par la municipalité de Béziers (Hérault) à la corrida. Dans un rapport publié ce mardi 8 avril, elle s’est notamment intéressée à la gestion des arènes de Béziers.
Le soutien public à la corrida fait l’objet d’une enquête régionale de la chambre régionale des comptes. L’institution a passé au crible les finances de six villes d’Occitanie avec des traditions dans le domaine : Bellegarde, Béziers, Céret, Nîmes, Saint-Gilles et Vic-Fezensac.
À Béziers, la tauromachie fait partie du paysage depuis plus d’un siècle. Derrière cette tradition se cache un modèle de gestion particulier. La chambre régionale des comptes a publié son rapport sur cette ville de l’Hérault ce mardi 8 avril. Elle s’est penchée sur les comptes de la municipalité entre 2019 et 2023.
Les arènes de Béziers sont la propriété d’une société privée, la SA Arènes. Jusqu’en 2023, la ville les louait pour un montant annuel moyen de 160 000 euros, alors qu’elles n’étaient utilisées que quelques jours par an, essentiellement en été. La collectivité sous-louait ensuite le site pour l’organisation des spectacles tauromachiques. Ce système a coûté 380 000 euros à la collectivité sur la période étudiée. La ville a également participé à hauteur de 500 000 euros aux travaux de restauration du site.
Depuis 2024, les arènes ne sont plus louées par la mairie, mais directement par une société privée qui y organise des spectacles tauromachiques et d’autres événements. Une convention de 15 ans a été signée entre la commune, le propriétaire et le nouveau gestionnaire. Béziers conserve toutefois un droit de veto sur les événements organisés, ce qui, selon la chambre, va « au-delà de ses obligations réglementaires ».
Entre 2019 et 2024, la ville a apporté 800 000 euros de soutien à la tauromachie, dont 500 000 euros spécifiquement pour la corrida. Cela inclut des subventions à des associations, comme l’école taurine Béziers Méditerranée (jusqu’en 2020), aujourd’hui financée par la société gestionnaire. En parallèle, l’organisation de la feria coûte à la ville près de 1,5 million d’euros. Mais la chambre regrette que « les retombées économiques pour le territoire […] restent mal évaluées ».
Trois recommandations ont été émises par la chambre : valoriser comptablement les biens mis à disposition de la commune ou par la commune, se doter d’une charte définissant les règles en matière d’invitations pour les différents spectacles, et valoriser l’ensemble des concours, financiers et en nature, apportés aux associations. Les deux premières n’ont pas été mis en œuvre. La dernière l’est partiellement.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Il traite notamment l'actualité dans l'Aude, l'Aveyron, le Gard, le Gers, la Haute-Garonne, l'Hérault et le Lot. Formé à l’ISJT, il a collaboré avec France-Guyane, La Tribune Toulouse et Freshr.
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