Dans un rapport publié ce mercredi 8 février, la chambre régionale des comptes étrille sévèrement la gestion économique de la TaM et le manque d’anticipation de la gratuité des transports en commun à Montpellier. De quoi remettre en question cette mesure promise aux habitants ?
Jeudi 2 février, le conseil de Montpellier Méditerranée Métropole a annoncé la gratuité de l’accès au réseau de transports en commun de la TaM pour tous les habitants du territoire. Mais cette promesse de campagne du maire socialiste de Montpellier, Michaël Delafosse, pourrait être remise en cause.
La chambre régionale des comptes de l’Occitanie a publié ce mercredi 8 février un rapport sur la gestion des transports en commun de l’agglomération de Montpellier. Dans ce document long de 110 pages, l’institution étrille notamment des négligences économique de la TaM.
D’abord, la chambre régionale des comptes pointe « un service public de transport insuffisamment performant ». « Le réseau de transport dessert très marginalement les communes périphériques et privilégie la solution tramway pour le centre-ville », écrit l’institution. « Peu développé, le réseau de bus peine à apporter une offre complémentaire attractive. »
En parallèle, la CRC constate une diminution générale de la fréquentation du réseau de la TaM depuis 2018. Cette tendance s’est accentuée en 2019, notamment du fait des mouvements de revendications sociales. Ensuite, la crise sanitaire a entraîné une perte d’activité de 45%. Mais le coup de massue est venu après : « L’offre de transport a été réduite sur plusieurs lignes postérieurement à la crise sanitaire pour compenser le développement de la gratuité. »
L’institution signale plusieurs défaillances de la TaM concernant la connaissance de son réseau. La compagnie n’est pas en mesure de fournir avec précision des indicateurs d’exploitation, comme la vitesse commerciale réelle ou encore la ponctualité de ses services.
« Dans la perspective de la mise en place de la gratuité et de son impact sur la saturation du réseau, la société doit progresser dans son estimation du nombre des voyageurs », estime la chambre régionale des comptes. Elle a également tardé à mettre en œuvre une politique de contrôle de la qualité de service.
La chambre régionale des comptes fait remarquer que la « TaM n’a pas entrepris de réflexion sur les impacts économiques et financiers de la gratuité. Or, cette évolution devrait amener l’entreprise à examiner les conditions d’exploitation et de saturation de son réseau mais aussi à repenser la répartition de ses missions pour mieux satisfaire à ses obligations en matière de qualité du service, de prévention et de sécurité. »
En plus du réseau de transports en commun, l’entreprise gère aussi plusieurs parkings. Ils contribuent à haute de 23 % de son chiffre d’affaires. Cependant, « la politique tarifaire du stationnement n’a pas été revue pour être cohérente avec la mise en place progressive de la gratuité des transports », comme le point la CRC.
Quoi qu’il en soit, « la situation financière future de l’entreprise TaM dépendra du modèle économique retenu, dans le cadre de la future société publique locale. Alors que d’après la prospective élaborée par TaM, la gratuité pour l’ensemble des résidents de la métropole concernerait environ 85 % des usagers, la prise en compte des impacts de cette mesure constitue un élément déterminant de l’équilibre futur de la délégation. » Un surcroît de fréquentation est susceptible de peser sur l’exploitation.
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