Dans une lettre ouverte au maire de Montpellier, les députés insoumis Sylvain Carrière et Nathalie Oziol demandent la suspension de la ZFE.
À Montpellier, comme à Toulouse, la Zone à faibles émissions (ZFE) provoque des crispations. Ce dispositif vise à lutter contre la pollution de l’air en excluant progressivement les véhicules les plus polluants des centres-villes.
Dans une lettre ouverte au maire de Montpellier, Michaël Delafosse (PS), les députés de La France insoumise Sylvain Carrière et Nathalie Oziol demandent la suspension de la ZFE. « Bien que les métropoles soient obligées de les appliquer d’ici à 2028, elles peuvent décider du déroulement des opérations », font remarquer les deux députés.
Les députés insoumis font remarquer que la Métropole de Lyon a « fait le choix de reporter de deux ans l’application de la ZFE ». Pour être précis, le report de deux ans annoncé par la Métropole lyonnaise concerne l’interdiction des véhicules Crit’Air 2, qui n’est pas une obligation légale, mais une décision de la collectivité. Initialement prévue en 2026, l’interdiction est repoussée au 1er janvier 2028, comme l’indique La tribune de Lyon.
Les députés Sylvain Carrière et Nathalie Oziol listent plusieurs arguments pour justifier la suspension de la ZFE à Montpellier. D’abord, ils font remarque que « les vignettes Crit’Air sont mal conçues puisqu’elles se basent uniquement sur l’année de mise en circulation et du type de carburant, ne considérant ni le poids ni la puissance du véhicule. Ainsi, un SUV de 2022 consommant 15L/100km pourra rouler en toute légalité dans une ZFE, tandis qu’une personne avec une Clio de 2011 (6L/100km) s’exposera à une amende. »
🚫 #ZFE à #Montpellier: la double peine
— Nathalie Oziol ⚽️ (@NathalieOziol) February 25, 2023
D’un côté l’augmentation du prix des 🚗 de l’autre la réduction de la fréquence des 🚋
Les gens n’ont pas à payer pour les incohérences de l’État et de la métropole
Par ce courrier nous demandons à @MDelafosse de suspendre la ZFE pic.twitter.com/DbusARc3cC
Ensuite, les deux députés de LFI pointent le manque de transports en commun. « Pourtant, dans ce contexte, ils apparaissent comme une alternative évidente parce qu’ils sont accessibles à tout le monde », écrivent-t-ils. Un récent rapport de la Chambre régionale des comptes d’Occitanie pointait une « diminution de la fréquence des bus et des trams à Montpellier depuis la mise en place de la gratuité en juillet 2021 ».
« Enfin, nous dénonçons l’hypocrisie qui consiste à promouvoir la ZFE comme une mesure de santé publique alors que, dans le même temps, métropole et département se prononcent en faveur de la construction de multiples projets routiers qui vont accroître la circulation, à l’instar du LIEN ou du COM », écrivent Sylvain Carrière et Nathalie Oziol.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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