Le 17 juillet, une tortue Caouanne, (Caretta caretta), a pondu ses œufs sur une plage du Lido de Thau à Sète, dans l’Hérault. C’est un promeneur qui a donné l’alerte.
Des œufs de tortues sur les plages de Sète, dans l’Hérault. C’est ce qu’un promeneur a découvert le 17 juillet dernier. Après avoir repéré les traces d’une tortue Caouanne, autrement appelée Caretta caretta, sur une plage du Lido de Thau, les autorités ont ensuite détecté des œufs dans le secteur décrit par le passant.
Après cette découverte, les acteurs publics locaux sont nombreux à se mobiliser pour protéger le nid. Le centre d’Etudes et de Sauvegarde des Tortues Marines de Méditerranée CESTMed, le syndicat mixte du Bassin de Thau (SMBT) et les gardes du littoral du CEN Occitanie et de Sète agglopole méditerranée ont mis en place un dispositif de protection.
Ainsi, les habitants et touristes qui se baladent sur les plages de Sète peuvent désormais apercevoir des panneaux d’information et de sensibilisation sur les tortues marines et leurs œufs. « Bientôt, des instruments de suivi de température seront mis en place afin de collecter des données scientifiques nécessaires pour une meilleure compréhension du phénomène », ajoute la préfecture de l’Hérault.
Les autorités locales commencent à connaître le protocole. Ces dernières années, les tortues ont su trouver les plages du littoral, comme en 2016 à Saint-Aygulf, dans le Var, en 2018 à Villeneuve-Lès-Maguelone, dans l’Hérault, en 2020 à Fréjus, dans le Var, ou encore en 2022 à Valras, dans l’Hérault. Plus récemment, c’est à Marseillan plage qu’une tortue Caouanne a pondu ses œufs.
« En France, toutes les espèces de tortues marines sont protégées », rappelle la préfecture de l’Hérault. Et pour cause, les Caouannes et les six autres espèces apparaissent sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Dans le contexte actuel, la ponte de tortues Caretta caretta reste exceptionnelle mais pas impossible.
Selon les constatations de l’Observatoire des Tortues Marines (OTM), le cycle de reproduction des ovipares semble être plus régulier, « avec une ou deux pontes avec éclosion de tortues marines sur le littoral méditerranéen français » détectées récemment. Cette tendance se confirme avec une nette augmentation des pontes observées en Italie et en Espagne, « depuis une dizaine d’années ». Pour l’heure, les raisons restent inconnues mais la préfecture estime que « d’une manière générale, les politiques et les programmes de protection de cette espèce et de leurs habitats apportent des résultats ».
L’espèce menacée a besoin de soutien pour perdurer. Cela se traduit notamment par l’observation, l’information et la protection de celle-ci. Comment faire ? Il faut tout d’abord savoir que la saison de ponte des tortues Caouannes (Caretta caretta) commence en juin et s’achève à la mi-août. La préfecture ajoute : « La maturité sexuelle chez cette espèce est tardive (autour de 30 ans) et elle se reproduit tous les 2 à 4 ans. La taille adulte varie de 90 centimètres à un mètre, pour un poids moyen de l’ordre de 135 kilogrammes ».
La ponte dure parfois plusieurs heures et pendant ce temps, les tortues sont vulnérables. « Tout dérangement pourrait leur nuire ou les pousser à faire demi-tour », alerte la préfecture. C’est pour ces raisons que la réglementation française interdit toute perturbation intentionnelle. En cas d’observation de pontes, plusieurs règles sont à respecter : respecter une distance de dix mètres pour ne pas la déranger, éteindre toutes les sources de lumière artificielle, ne pas photographier les ovipares avec un flash et ne pas toucher l’animal et ses œufs.
Ainsi, la préfecture recommande fortement d’alerter les autorités compétentes après avoir aperçu une trace de tortue marine sur le sable, un spécimen en mer ou un individu mort ou en difficulté. Des numéros existent : le 06 64 79 54 23 pour les observateurs du Réseau Tortues Marines de Méditerranée Française (RTMMF) ou le 06 24 47 51 55 pour le CESTMed.
Plus qu’une cinquantaine de jours avant de pouvoir observer les bébés courir vers la mer.
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