En Occitanie, les femmes salariées du secteur privé perçoivent un salaire inférieur de 14% à celui des hommes, à temps de travail équivalent, selon une étude de l’Insee. Cette inégalité s’explique par la nature des métiers exercés et un écart persistant à poste identique. Mais des spécificités locales jouent aussi un rôle.
Les inégalités salariales entre femmes et hommes persistent en Occitanie, comme dans l’ensemble du pays. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, samedi 8 mars, l’Insee publie ce jeudi 6 mars une étude mettant en lumière les différences de rémunération dans la région.
Les salariées du secteur privé gagnent en moyenne 14% de moins que leurs homologues masculins, à temps de travail égal, selon cette analyse. Un taux proche de la moyenne nationale. Cette disparité s’explique par plusieurs facteurs : le recours plus fréquent au temps partiel, une présence accrue dans des métiers peu rémunérateurs, ainsi qu’un écart de salaire persistant à poste identique. « Les femmes ont des métiers moins rémunérateurs, mais aussi des salaires inférieurs pour un même métier », résume l’Insee.
Les professions peu rémunérées concentrent une majorité de salariées, ce qui creuse l’écart. Les aides à domicile ou aides ménagères gagnent environ 1 550 euros par mois, tandis que les médecins salariés perçoivent plus de 4 850 euros. Dans les professions offrant les plus bas salaires (moins de 1 650 euros mensuels), six emplois sur dix sont occupés par des femmes. En revanche, dans les professions les mieux payées (au moins 3 500 euros mensuels), le rapport s’inverse : elles ne représentent que quatre salariés sur dix.
À poste équivalant, l’écart de salaire persiste, atteignant parfois plus de mille euros. Chez les dirigeants d’entreprise, les hommes gagnent en moyenne 1 110 euros de plus que les femmes. L’écart dépasse les 20% chez les cadres des transports et de la logistique, ainsi que chez les professionnels de l’action culturelle et sportive (36% de différence). Les sportifs professionnels masculins des grands clubs de football et de rugby contribuent à élever la moyenne des salaires des hommes.
Les inégalités varient aussi selon les territoires. Toulouse et son agglomération, qui concentrent les métiers les plus rémunérateurs et fortement masculinisés (informatique, recherche, aéronautique), affichent des différences salariales importantes. Montpellier, où ces secteurs sont moins présents, présente des écarts moins marqués.
Dans certains bassins d’emplois, l’implantation d’activités spécifiques joue un rôle. À Golfech (Tarn-et-Garonne), les emplois bien rémunérés du secteur nucléaire sont très majoritairement masculins, tandis que dans la Haute Ariège, les activités liées au tourisme, majoritairement féminines, affichent des salaires plus faibles.
« Autre exemple, les postes d’ouvriers qualifiés des industries de process dans la communauté de communes du Plateau de Lannemezan sont aussi occupés principalement par des hommes (97%) », selon l’Insee. « Ils travaillent notamment dans l’industrie chimique et dans la fabrication de fibre de verre, qui emploient un nombre important de salariés. »
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