Le Toulousain Jean-Louis Debré, figure politique majeure, est décédé à 80 ans

Ancien ministre, président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, le Toulousain Jean-Louis Debré est mort à 80 ans. Fils de Michel Debré, il a consacré sa carrière à la justice et à la politique, restant fidèle.

Jean-Louis Debré, ancien ministre de l’Intérieur, président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, est décédé dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 mars, à l’âge de 80 ans. Fils de Michel Debré, rédacteur principal de la Constitution de 1958 et premier ministre du général de Gaulle, il a consacré sa vie à la magistrature et à la politique.

Jean-Louis Debré entre en politique en 1986

Né le 30 septembre 1944 à Toulouse (Haute-Garonne), Jean-Louis Debré a d’abord embrassé une carrière dans le milieu judiciaire. Titulaire d’un diplôme d’études supérieures de droit public et d’un autre en sciences politiques, il a exercé en tant que juge d’instruction à Paris de 1977 à 1986.

Il rejoint ensuite la politique sous les couleurs du RPR et est élu député de l’Eure en 1986. Ministre de l’Intérieur de 1995 à 1997 sous Jacques Chirac, il accède ensuite à la présidence de l’Assemblée nationale (2002-2007) avant de prendre la tête du Conseil constitutionnel jusqu’en 2016.

Ses souvenirs avec Jacques Chirac racontés dans un livre

Fidèle au gaullisme, Jean-Louis Debré était un proche de Jacques Chirac, dont il a retracé les souvenirs dans un ouvrage, “Tu le raconteras plus tard” (Robert Laffont, 2017). Il y décrit notamment leur première rencontre, en 1967, et le charisme naturel de l’ancien président de la République.

« Mon père me l’a présenté. Il m’a parlé de lui en me disant que son avenir serait brillant. L’avion présidentiel avait du retard et pour patienter, nous sortions à l’extérieur pour fumer et bavarder. J’ai pu observer Jacques Chirac de près dès ce moment-là. En politique, il y a beaucoup de copies et peu d’originaux. On sentait d’emblée chez lui un personnage qui sortait de l’ordinaire », écrit notamment Jean-Louis Debré.

Présider l’Assemblée nationale, « l’honneur d’une vie »

Sa disparition suscite de nombreuses réactions, dont celle de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale : « Présider l’Assemblée nationale fut pour Jean-Louis Debré “l’honneur d’une vie”. Du prétoire au Perchoir, en passant par le gouvernement et la présidence du Conseil constitutionnel, il n’aura eu de cesse de protéger notre République et ses institutions. »

« Du Ministère de l’intérieur au Conseil constitutionnel, en passant par la Présidence de l’Assemblée nationale, ce grand connaisseur et ce grand serviteur de nos institutions aura marqué de ses convictions gaullistes la vie politique française », a pour sa part écrit le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.