Le mardi 21 janvier dernier, une classe pour enfants polyhandicapés a ouvert ses portes à Cahors, dans le Lot. Celle-ci, intégrée au sein de l’école Lucien Bénac, permet de briser l’isolement des élèves en situation de handicap qui viennent ainsi se mêler aux autres dans la cour de récréation.
Depuis le mardi 21 janvier, une classe dédiée aux enfants polyhandicapés a ouvert ses portes à Cahors, dans le Lot, au sein du groupe scolaire Lucien Bénac. Mise en place par l’association Apajh 46, avec l’aide de la Dasen et l’ARS Occitanie, cette initiative expérimentale permet de favoriser la scolarisation de ces enfants tout en leur offrant un accompagnement adapté. Michèle Cubaynes, présidente de l’association lotoise, insiste sur l’importance de cette étape dans le parcours des enfants concernés : « Normalement, dans tous les établissements, il doit y avoir une partie dédiée à l’école, avec la présence d’enseignants. Mais cela n’existait pas encore dans notre accueil de jour. »
L’ouverture de cette classe est le résultat d’un travail de plusieurs années. L’Apajh 46, association du Lot qui accompagne des enfants polyhandicapés en accueil de jour, a d’abord mis en place une maison de répit en 2022 avant de se concentrer sur la scolarisation. L’association a répondu à un appel à projet de l’Agence Régionale de Santé (ARS), ce qui a permis de mettre l’expérimentation en place. « Cela a mis très longtemps à se concrétiser, car il fallait trouver une école pouvant accueillir ces enfants, avec des locaux adaptés », explique Michèle Cubaynes.
Finalement, une salle a été aménagée au sein du groupe scolaire Lucien Bénac, à proximité immédiate de l’accueil de jour de l’Apajh 46, facilitant ainsi les déplacements et l’organisation. Un enseignant a été nommé à la rentrée de septembre 2024 et a travaillé en amont avec les équipes pédagogiques pour préparer l’ouverture de la classe.
Actuellement, la classe accueille trois enfants simultanément, alternant avec les six inscrits, avec un effectif qui pourra évoluer. « Les enfants polyhandicapés ne peuvent pas suivre une scolarité classique. Ils viennent donc à l’école le matin », précise Michèle Cubaynes, avant de poursuivre : « La matinée est ensuite organisée en plusieurs ateliers : motricité, sensoriel, langage… à l’image d’une classe maternelle. » Chaque enfant bénéficie ainsi d’un accompagnement individualisé avec un adulte présent pour assurer son suivi, tout en étant encadré donc par un enseignant, une monitrice éducatrice et une aide médico-psychologique.
L’objectif est également d’encourager l’inclusion progressive des enfants dans la vie scolaire : « Ce qui est le plus important, c’est qu’ils puissent participer aux récréations et commencer à interagir avec les autres élèves. Cela leur permet de ne plus être isolés en accueil de jour et de retrouver une vie plus ordinaire », souligne la présidente de l’Apajh 46.
Ce projet est pour l’instant en phase d’expérimentation et devrait durer deux années scolaires, jusqu’en juin 2026. « Nous espérons qu’il sera pérennisé, mais tout dépendra des décisions futures », précise Michèle Cubaynes.
La classe sera officiellement inaugurée le jeudi 13 février en présence de la Directrice académique des services de l’éducation nationale (Dasen), un événement marquant les 20 ans de la loi de 2005 sur l’inclusion des personnes handicapées.
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