Plusieurs associations ont organisé un rassemblement, vendredi 4 février, pour dénoncer l’expulsion imminente, par la ville de Toulouse, d’une centaine de mineurs non accompagnés d’un lieu d’accueil provisoire. Une accusation que dément la mairie qui assure maintenir la prise en charge des jeunes concernés.
Depuis deux ans, une centaine de mineurs non accompagnés et demandeurs d’asile, sont hébergés sur le site des Tourelles, dans le cadre d’un dispositif d’accueil expérimental mis en place par la ville de Toulouse et plusieurs associations et collectifs. Suite à l’annonce par la mairie de la fermeture de ce lieu d’accompagnement, ce lundi 7 février, l’association Médecins du Monde, la Société de Saint-Vincent-de-Paul et le collectif Tous-tes En Classe 31 ont lancé un appel à manifester, vendredi 4 février, « contre l’expulsion d’une centaine de jeunes non accompagnés par la mairie de Toulouse ». Une volte-face de la mairie d’autant plus incompréhensible pour les associations que cette procédure interviendrait « en pleine trêve hivernale, sans diagnostic social préalable ni solution d’hébergement ». Néanmoins, la mairie de Toulouse juge cette présentation de la situation trompeuse et assure qu’aucune expulsion n’est à l’ordre du jour.
Dans un courrier daté du 25 janvier, la mairie de Toulouse a bel et bien annoncé aux hébergés, comme aux associations et collectifs intervenants « la fermeture du site ». Une décision motivée par « un cadre régulièrement malmené » et « des incidents très violents » ayant conduit à « la mise en place de barricades [par les occupants] visant à empêcher les professionnels d’intervenir ». Une situation chaotique qui engage la responsabilité de la collectivité. Celle-ci a donc effectivement engagé une procédure pour récupérer les locaux, appartenant au CCAS, prêtés dans le cadre de ce dispositif. Néanmoins, la mairie de Toulouse assure de sa volonté de continuer à garantir « les besoins premiers (accès à l’eau, à l’électricité et à l’alimentation) » des occupants, le temps de mettre en place des solutions d’accompagnement et de relogement individualisées. De manière à éviter les mises à la rue « sèches ».
En annonçant la fermeture du site, la mairie de Toulouse souhaite donc autant mettre fin à une situation dont le contrôle semble lui échapper qui pousser les partenaires à prendre leurs responsabilités. « Notre souhait est de poursuivre le travail partenarial que nous avons engagé avec le Conseil départemental de la Haute-Garonne et les services de l’État. L’objectif est de reconstruire un cadre de mise à l’abri et d’accompagnement pour ces jeunes en attente de clarification de leur situation administrative », défend Daniel Rougé, premier adjoint au Maire de Toulouse et vice-président du CCAS. La mairie de Toulouse souhaite donc mettre à profit les délais inhérents à la procédure d’expulsion pour effectuer un recensement des Mineurs non-accompagnés et les orienter vers des dispositifs adaptés. Tout en s’appuyant sur la perspective d’une échéance pour inciter ses partenaires à collaborer efficacement.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires