La mobilisation lors de la cinquième manifestation contre la réforme des retraites a baissé à Toulouse ce jeudi 16 février. Les manifestants étaient en effet moins nombreux que samedi dernier. Mais après plusieurs journées de mobilisation, faire grève commence à représenter un certain coût pour les salariés.
C’est le cinquième acte de la mobilisation. Les huit principales organisations syndicales ont appelé à une nouvelle journée de grève et de manifestations contre le projet de réforme des retraites porté par le gouvernement ce jeudi 16 février. A Toulouse, 65 000 manifestants d’après les syndicats et 14 000 d’après la police sont descendus dans la rue.
Leur nombre est donc en baisse par rapport à samedi dernier. La manifestation du 11 février avait effectivement rassemblé 100 000 personnes selon les syndicats et 30 000 selon la police. Mais cette diminution peut facilement s’expliquer. Certains manifestants ont en effet sans doute préféré se mobiliser seulement samedi pour ne pas perdre un jour de travail.
De nombreux salariés étaient toutefois présents dans le cortège ce jeudi. C’est le cas d’Antoine, ingénieur. « Je suis là pour maintenir une présence dans le cortège. J’ai peur que si nous ne le faisons pas, la mobilisation s’étouffe », craint l’ingénieur. Déjà présent lors des quatre autres manifestations, il n’a donc pas hésité à faire de nouveau grève.
« Cela ne m’embête pas. L’impact financier n’est pas trop élevé », estime Antoine. Pour Ophélie, mobilisée lors des trois précédentes manifestations, c’est plus compliqué. « Financièrement, ce n’est pas facile. Ça fait un trou dans le salaire », note la psychomotricienne de 27 ans. Alors, elle préfère poser un jour de congé ou une demi-journée plutôt que de faire grève.
Valérie, 39 ans, en a fait de même. Elle manifestait pour la première fois depuis le début de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites. « Je n’avais pas pu manifester avant à cause de contraintes familiales. Comme les écoles étaient fermées, il fallait garder les enfants », explique Valérie qui travaille dans la fonction publique.
Elle ne sait d’ailleurs pas si elle pourra se mobiliser lors des manifestations suivantes. Antoine, lui, en est sûr et certain. « Je serai présent les prochaines fois », assure l’ingénieur. Jules, éducateur de rue de 27 ans, en fera de même. « Je ne vais pas m’arrêter là. Je continuerai à poser des jours de congés pour pouvoir manifester », annonce-t-il.
Les syndicats ne veulent également rien lâcher. « Nous sommes plus que jamais déterminés à nous mobiliser », déclare Cédric Caubère, secrétaire général de la CGT Haute-Garonne. Les principales organisations syndicales ont d’ailleurs appelé à durcir le mouvement le mardi 7 mars prochain. « Il faut mettre la France à l’arrêt », demande Cédric Caubère.
Après l’importante mobilisation du 11 février, cette grève générale va marquer une nouvelle étape contre le projet de réforme. « La manifestation de samedi était le point d’orgue du rejet massif de la réforme des retraites par le monde du travail. Maintenant que la démonstration a été faite, nous allons passer aux choses sérieuses », prévient le secrétaire général.
Les manifestants espèrent que la mobilisation permettra de retirer la réforme. Mais la plupart d’entre eux sont pessimistes. « Je pense que dans quelques années, nous nous battrons pour garder ces 64 ans car ils seront passés et que le prochain gouvernement voudra encore reculer l’âge légal de départ », redoute Jules qui ne compte pas sur le fait d’avoir une retraite.
Il se mobilise donc surtout pour ceux qui sont directement concernés, comme Valérie. « Je suis dans la tranche d’âge la plus touchée. J’ai commencé à travailler à 20 ans et je vais devoir le faire jusqu’à 64 », déplore-t-elle. Ghislaine, 54 ans, aussi salariée dans la fonction publique, conclut : « Je vais être obligée de travailler une année de plus sans toucher plus de retraites ».
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