Le jeune Malien, Moussa Tambadou, 18 ans, est menacé d’expulsion. Il est soutenu par son patron, qui lui propose un CDI, et le département de la Lozère.
L’affaire a poussé le conseil départemental de la Lozère à se positionner. Le jeune Malien, Moussa Tambadou, âgé de 18 ans, est menacé d’expulsion. Il est arrivé en France alors qu’il était encore mineur et a été pris en charge par le département de la Lozère via l’association MIE du Sentier au Bleymard.
Le jeune homme, dont le comportement est qualifié d’irréprochable, a entamé un contrat d’apprentissage au sein d’une blanchisserie en septembre 2020. Les choses se passent bien, son employeur lui propose même un CDI à la fin de sa formation.
Sa situation se complique lorsque à 18 ans, il souhaite régulariser sa situation. Sa demande de titre de séjour est refusée. Il reçoit une obligation de quitter le territoire et est assigné à résidence le 26 juillet dernier. Depuis, il ne peut plus travailler et doit pointer quotidiennement dans un commissariat.
“Le 27 décembre, il est allé pointer comme d’habitude et les policiers l’ont emmené au centre de rétention administratif de Toulouse”, raconte Dominique Aulas, présidente de l’association Le Sentier qui a suivi le dossier de Moussa Tambadou. “Il n’a pas pu prendre d’affaire. La date de naissance de son père est mal indiquée sur un document. À cause de ça, les autorités estiment qu’il a peut-être des faux papiers.”
Pour être expulsé vers le Mali, le jeune homme devait faire un test de dépistage de la Covid-19, ce qu’il a refusé pour éviter le voyage. Ce refus lui a valu un passage devant un juge et une condamnation à deux mois de prison avec sursis. Un juge des libertés l’a autorisé à retourner en Lozère ce vendredi 31 décembre. “C’est une victoire. Il reste néanmoins sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français jusqu’en avril 2022. Il y a toujours cette épée de Damoclès sur la tête”, précise Dominique Aulas.
Dans un communiqué du 30 décembre, le conseil départemental de la Lozère dit avoir “appris avec stupéfaction l’incarcération de Moussa Tambadou en vue de son expulsion du territoire français. (…) Moussa Tambadou doit pouvoir continuer sa formation. Sa place n’est ni en centre de rétention, ni en prison, mais bien en Lozère.”
“Compte tenu de la singularité de son parcours, le Département de la Lozère demande à la préfecture de la Lozère et au ministère de l’Intérieur un traitement humaniste et bienveillant à l’égard de Moussa Tambadou, avec une remise en liberté immédiate et la régularisation de sa situation”, est-il également écrit en fin de communiqué.
“Nous avons adressé un courrier au ministère de l’Intérieur en ce sens”, a indiqué le département de la Lozère au Journal Toulousain. “Mais ce que nous pouvons faire s’arrête là, car il s’agit de la décision d’un juge”.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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