Lors de contrôles surprises, la préfecture de l’Hérault a constaté « l’existence illégale » de deux écoles coraniques dans des établissements religieux à Montpellier. Elle a demandé au maire leur fermeture immédiate.
Le préfet de l’Hérault a demandé leur « fermeture immédiate ». La sous-commission départementale de sécurité a réalisé des « contrôles administratifs inopinés » dans deux établissements religieux, situés dans le quartier Tournezy à Montpellier.
Ces derniers ont permis « de découvrir l’existence illégale de deux écoles de type coranique dispensant essentiellement des cours d’apprentissage religieux », indique la préfecture de l’Hérault dans un communiqué de presse. Les établissements religieux en question sont l’institut Tawakkoul et le centre multiculturel d’Occitanie.
Lors de ces contrôles surprises, la sous-commission départementale de sécurité a découvert que l’institut Tawakkoul « hébergeait des salles de classe accueillant plus de 90 enfants mineurs âgés de 6 à 15 ans ».
Au sein du centre, elle a constaté « qu’une soixantaine d’enfants, dont les plus jeunes pouvaient avoir 3 ou 4 ans, étaient regroupés dans un accueil collectif de mineurs non autorisé ». « Une salle de prière recevant du public sans autorisation a également été découverte », précise la préfecture de l’Hérault dans son communiqué de presse.
Le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, a ainsi décidé de prendre « un arrêté de fermeture de l’accueil collectif illégal de mineurs et il a demandé au maire de Montpellier, conformément à son pouvoir de police, la fermeture immédiate des deux établissements ».
Dans le communiqué de presse, il tient par ailleurs « à rappeler qu’il a engagé dans le département une lutte contre les pratiques d’endoctrinement véhiculant des valeurs contraires à la République auprès des jeunes enfants ».
Article mis à jour le 21 novembre 2022
De son côté, l’association Tawakkoul dément formellement les propos de la préfecture. A commencer par les termes de “école coranique” et “établissement religieux” employés par le préfet. « Ils sont contraires à l’objet de notre association, qui propose un programme basé sur une éducation civique et morale, des activités diverses dans le but d’accompagner à la construction de la personnalité du jeune citoyen français de demain, de développer l’éthique à partir de la tradition liturgique et de lire et expliquer le livre sacré afin de préserver l’enfant de toute forme d’endoctrinement véhiculant des valeurs contraires à la république, et afin de développer son esprit critique », explique l’institut. Ce dernier tient à préciser : « Nos enseignements sont divers, ils prônent entre autres le vivre-ensemble, le respect de l’environnement, l’engagement citoyen et républicain », réfutant ainsi la référence de la préfecture à tout « endoctrinement ». « Les valeurs inculquées dans notre structure sont : amour et fraternité, respect et modestie, responsabilité et honnêteté, générosité et patience, justice et fidélité. Le programme pédagogique est construit autour de ces valeurs », déclare le Conseil d’Administration de l’association Institut Tawakkoul.
Quant à la fermeture de l’établissement, l’association affirme avoir, d’elle-même, pris « la décision de fermer les locaux au public le jour même de la visite en attendant d’effectuer toutes les démarches nécessaires pour répondre aux normes de sécurité », motifs invoqués par la Mairie de Montpellier dans son arrêté de fermeture. Celui-ci « est temporaire et nous été remis en mains propres le 18 novembre 2022, soit deux jours plus tard ».
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