L’Agence Régionale de Santé Occitanie publie le montant des dotations et des investissements de l’État dans le système de soin de chaque département, dans le cadre du Ségur de la santé. Des chiffres que le syndicat Sud Santé Sociaux tient à relativiser.
Dans le cadre du Ségur de la santé, l’Occitanie bénéficiera d’1,236 milliards d’euros, dont un tiers servira à éponger la dette des structures de soin les plus en difficultés financière. Plus de la moitié de cette enveloppe sera consacrée à l’investissement, dans la modernisation des établissements, le développement de l’offre de soin et l’amélioration de prise en charge des personnes âgées. La Région Occitanie fait aussi l’objet d’un « soutien exceptionnel aux dépenses du quotidien des établissements de santé » : 131 millions d’euros qui permettront, sur trois ans, de réaliser de « petits travaux afin d’améliorer les conditions de travail ». L’exécutif parle d’aides « historiquement élevées ».
Ce n’est pas l’avis de Victor Alava, secrétaire adjoint du syndicat Sud Santé Sociaux de la Haute-Garonne. « L’importance de cette somme est à relativiser. D’abord, elle concerne des postes de dépense qui s’étendent sur 5 ou dix ans. Ensuite, elle vient compenser 3 décennies de baisse continue du budget de la santé. Devant l’état de délabrement de notre système de soin, le gouvernement a juste décidé d’arrêter de faire des économies, de payer des années de disette ».
À l’échelle nationale, le Ségur de la santé représente une enveloppe globale de 28 milliards d’euros, dont 9 milliards de revalorisations salariales, mises en place depuis un an. Les 19 milliards d’euros restants sont donc destinés à relancer les investissements dans le secteur. Le gouvernement rappelle, à ce sujet, que seulement 6 milliards d’euros avaient été consacrés au plan Hôpital de 2007 et 2 milliards à celui de 2012. Un autre chiffre peut servir de comparaison : celui des dépenses de santé, hors Covid, en continuelle augmentation, qui dépassait 210 milliards d’euros dans le pays en 2019.
Le contenu du plan pose aussi des problèmes aux syndicats. À leur principale revendication, la réouverture de lits, le gouvernement répond par un dispositif de ”lits à la demande”, que les établissement peuvent déclencher en cas de besoin, face à une suractivité saisonnière ou une épidémie. « Va-t-on enfin prendre en compte le besoins de patients, au lieu de combler le système à la marge pour gérer la crise ? » réagit Victor Alava. Autre source d’inquiétude : l’attractivité des postes de soignants. « Malgré les augmentations de salaire, il est toujours très difficile de trouver des candidats, preuve que le compte n’y est pas. »
Le plan prévoit également de laisser d’avantage de responsabilités aux Agences régionales de santé. Et d’organiser « une concertation permanente avec les acteurs territoriaux ». Ainsi, un Comité régional des investissements en santé vient d’être créé en Occitanie. Il regroupe tous les acteurs du secteur qui élaboreront une stratégie régionale, dévoilée en octobre prochain. Ils se baseront sur le travail de conseils territoriaux de santé qui auront fait la synthèse des projets de leur département. En outre, une conférence régionale du Ségur sera installée à la rentrée « afin de partager et informer plus largement ». Autant d’efforts de concertation qui ne convainquent pas Victor Alava : « Nous participerons à toutes les conférences auxquelles on nous conviera. Mais nous ne pensons pas que c’est dans les salons que l’on obtient l’essentiel. »
Les 427 millions d’euros qui devront « restaurer les capacités de financement de nos hôpitaux », autrement dit, éponger leur dette, ont été répartis comme suit :
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