Un ours sérieusement blessé a été filmé le 16 avril 2022 en Val d’Aran dans les Pyrénées, non loin de la frontière franco-espagnole. La vidéo le montre en grande difficulté, incapable de poser la patte arrière gauche.
Un ours sérieusement blessé a été filmé, le 16 avril 2022, en Val d’Aran, sur le versant espagnol des Pyrénées, comme le révèle CAP – Ours (Coordination Associative Pyrénéenne pour l’Ours). Dans la vidéo, il semble que l’animal soit incapable de poser au sol sa patte arrière gauche, rendant ses déplacements très difficiles.
L’ours en question serait, d’après les autorités catalanes, Néré, même si une identification génétique est nécessaire pour confirmer l’identité de l’animal. Né dans les Pyrénées en 1997, cet ours est le fils de la femelle Ziva, introduite en 1996, et d’un mâle resté en Slovénie. Depuis plusieurs années, il se déplace entre le Béarn et les Pyrénées centrales. Ce mâle reste un individu important pour l’avenir des ours dans les Pyrénées, car le caractère consanguin de la population pourrait devenir rapidement problématique.
Les autorités françaises et espagnoles évoquent une cause due à l’âge avancé du plantigrade pour expliquer cette blessure. En effet, Néré a aujourd’hui 25 ans. Cependant, d’après les associations de protection des ours des Pyrénées, la vieillesse de l’ours, qui parcourait encore près de 100 kilomètres l’an dernier, ne saurait être à l’origine de sa blessure.
Ces associations réclament cependant un protocole “ours en difficulté” pour que des moyens soient mis en place à l’avenir pour soigner et protéger les ours blessés. « Faute de se soucier de la conservation du plantigrade, l’État a semblé plus motivé, ces dernières années, par le déploiement d’un arsenal répressif, à l’encontre de cette espèce protégée », déplore l’association CAP–Ours, qui fait ici référence aux mesures d’effarouchement mises en place depuis plusieurs années par le ministère de la Transition écologique. Des mesures sonores et lumineuses qui permettent aux hommes d’éloigner les ours lorsqu’ils ont déjà attaqué leurs terres dans les années précédentes. Dans le cas d’attaques répétés (deux dans le même mois), l’effarouchement permet le recours à des tirs non mortels d’arme à feu chargée avec des balles en caoutchouc.
L’association prévient qu’un ours avec des difficultés motrices, comme cela semble être le cas ici, et qui aura donc des difficultés à se nourrir seul, s’attaquera plus facilement à des troupeaux d’élevage. Ce fut le cas en 2004 notamment, avec l’ours Papillon qui, peu avant sa mort, s’en était pris à plus d’une centaine de bêtes dans la région de Luz-Saint-Sauveur, dans les Hautes-Pyrénées.
Elioth Salmon
Journal Toulousain
Anciennement journal hebdomadaire de solutions, le Journal Toulousain est passé 100% digital en janvier 2020.
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