Malgré une progression significative de la parité parmi les élus locaux en Occitanie, seulement 20 % des communes de la région sont dirigées par une femme. L’Institut national de la statistique (Insee) fait le bilan, en 2021, des politiques d’incitation à la parité.
Grâce à l’adoption de plusieurs lois visant à imposer la parité parmi les élus, que ce soit dans les assemblées locales ou nationales, la part de femmes élues aux différentes élections a significativement progressé. « En 2021, en Occitanie, la parité est globalement atteinte parmi les élus lorsque que la loi l’impose », observe l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans un rapport publié récemment. Avant de souligner que certaines assemblées sont encore en retard sur la question et que, de manière générale, « les femmes restent encore éloignées des plus hautes responsabilités ». Notamment aux postes de maire ou de premier adjoint.
Ainsi, en Occitanie, les 249 conseillères départementales représentent 50,1 % de l’ensemble des 497 élus départementaux de la région. Une parité pratiquement parfaite (le delta étant lié au nombre impair de conseillers) que l’on constate également parmi les 48 députés locaux. De même, au conseil régional, présidé par Carole Delga, la part de femme élues est de 46,8 % contre 48,8 %, en moyenne, dans les conseils régionaux français. Au total, en France, 6 des treize régions sont présidées (ou coprésidées) par des femmes et dans la région Occitanie le femmes ne président que 5 départements sur treize.
À l’inverse de leurs collègues de l’Assemblée nationale, les sénateurs occitans sont à la traîne et peinent à laisser de la place aux femmes dans leur hémicycle. En effet, sur les 30 élus qui représentent la région Occitanie dans la chambre haute du parlement, 22 sont des hommes et 8 des femmes. Un déséquilibre qui s’explique, malgré l’obligation d’alternance femme-homme sur les listes présentées dans les départements pouvant élire au moins trois sénateurs, par le fait que c’est souvent la seule tête de liste (rarement une femme) qui est élue.
Sous la pression législative, les conseils municipaux se sont globalement féminisés pour atteindre, après les dernières élections, 41,8 % de femmes conseillères municipales en Occitanie. Une donnée en trompe l’œil qui ne doit pas masquer l’éloignement, toujours actuel, des femmes vis-à-vis des plus hautes responsabilités. En effet, selon les chiffres de l’Insee, seulement 34 % des premiers adjoints et 19,2 % des maires sont des femmes.
Une disproportion encore plus significative au sein des communes de plus de 1000 habitants dont seulement 16 % ont placé une femme à la tête de leur assemblée. « Parmi les 10 communes les plus peuplées d’Occitanie, seules Montauban et Albi sont dirigées par des femmes », souligne le rapport de l’Insee sur la parité en politique. Des données qui démontrent qu’au-delà des statistiques, les lois visant à favoriser la parité sont insuffisantes et qu’un important travail reste à faire réduire les inégalités femmes-hommes au sein des institutions.
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