L’accord trouvé entre le PS et LFI ne fait pas l’unanimité parmi élus du Parti socialiste en Occitanie. Il doit être voté dans la soirée de ce jeudi 5 mai par le conseil national du parti.
Le parti de la rose est au bord de l’implosion. Dans la soirée du mercredi 4 mai, les négociateurs du Parti socialiste et de La France insoumise ont trouvé un accord en vue des élections législatives à venir. Il prévoit que les “insoumis” laisseront soixante-dix circonscriptions de l’Hexagone et des Français de l’étranger aux candidats socialistes. Dont six en Occitanie
Dans un communiqué commun, le PS et LFI soulignent des points de convergence de leurs idées, comme la revalorisation du Smic ou la retraite à 60 ans. Ils reconnaissent cependant des divergences à propos de l’Union européenne, car ils « ont des histoires différentes avec la construction européenne », selon le texte. « Mais nous partageons un objectif commun : mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne et construire un nouveau projet au service de la bifurcation écologique et solidaire. »
Cet accord doit encore être soumis la validation d’un conseil national du PS prévu dans la soirée de ce jeudi 5 mai. Ce rendez-vous promet d’être houleux, tant la fracture est évidente entre les membres du Parti socialiste.
Dans un communiqué, le président du conseil départemental, Georges Méric (PS) rappelle que son parti n’a obtenu que 1,75 % des suffrages. « Les mois et les années à venir appellent à l’humilité, au travail et au rassemblement des socialistes. Toute scission serait irresponsable, toute dissidence serait une faute politique », estime l’élu.
« Le rassemblement de la gauche est acté dans un accord électoral permettant de faire élire le plus grand nombre de députés de gauche, afin d’empêcher le Président Macron de poursuivre sa politique de président des riches. La violence de la crise sociale et l’urgence du défi environnemental ont soudé les formations de progressistes, sans effacer nos divergences, notamment sur l’Europe, la laïcité ou la politique étrangère », écrit encore l’élu socialiste.
Il considère que « dans cette période difficile de la vie politique, demeurons rationnels et gardons notre sang-froid. Dans cet accord, le Parti socialiste ne perd pas son âme, il recherche une efficacité pour sa survie et sa future reconstruction ».
Le président du conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, est d’un tout autre avis. Il estime que l’accord trouvé avec La France insoumise est « mortifère pour le parti auquel j’appartiens depuis mon plus jeune âge. Les idées et le programme défendus par Jean-Luc Mélenchon depuis de nombreuses années ne correspondent pas à l’histoire et à l’idéal du Parti socialiste. »
« Ainsi, comment le PS, creuset de l’idéal européen et principal acteur de la construction de l’Union européenne, notamment sous l’impulsion du couple franco-allemand, peut-il s’associer à un parti ouvertement eurosceptique ? », questionne l’élu. « Encore récemment, la position des responsables de LFI sur la guerre en Ukraine, consistant à ne pas soutenir ce pays contre l’invasion injuste et injustifiée de la Russie, est contraire à nos valeurs communes de défendre l’intégrité et la souveraineté d’un pays. »
Pour sa part, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, est également opposée à l’accord trouvé. « Cet accord, dont nous n’avons pas encore le contenu programmatique, prévoit seulement six candidats en Occitanie. Six pour treize départements, c’est tout. Zéro sur les neuf circonscriptions de l’Hérault. À Toulouse, où j’ai réalisé 68 % des voix aux régionales, il n’y aura pas de candidat socialiste », déclare l’élue sur France bleu.
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