Le verdict est tombé dans l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires des eurodéputés du Rassemblement national. Sur le banc des accusés, Louis Aliot est condamné à 18 mois de prison, dont 12 avec sursis (la partie ferme étant exécutable sous bracelet électronique), 8 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité sans exécution provisoire. Voici quelles sont les conséquences pour la ville de Perpignan.
Ils étaient 25 à attendre le verdict du tribunal correctionnel de Paris. 25 cadres du Rassemblement national à être jugés dans l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires des eurodéputés du parti. Parmi eux figure Louis Aliot, le maire de Perpignan. Comme tous ses coaccusés (à l’exception de Marine Le Pen qui a quitté la salle d’audience avant l’énoncé des peines), il s’est présenté à la barre pour entendre la sentence le concernant. Il est déclaré coupable de détournement de fonds publics lors de son mandat de député européen, entre 2014 et 2017, et son assistant parlementaire, Laurent Salles, coupable de recel de détournements de fonds publics, à hauteur de 29 000 euros.
L’édile de la plus grande ville remportée aux dernières Municipales par le RN est ainsi condamné à 18 mois de prison, dont 12 avec sursis (la partie ferme de six mois étant exécutable sous bracelet électronique), 8 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité sans exécution provisoire. « Un jugement que je conteste ! Ma volonté d’agir reste intacte ! » lance Louis Aliot, dans un communiqué.
Et c’est bien cette dernière précision que l’équipe municipale de Louis Aliot attendait. Le tribunal n’a donc pas prononcé d’exécution immédiate d’inéligibilité « pour préserver la liberté des électeurs ». En clair, au vu du faible montant du détournement à l’intention du parti dont a été déclaré coupable l’édile, soit 29 000 euros, et de la courte durée du contrat en question, a justifié le tribunal, il peut garder son fauteuil à la mairie de Perpignan. En l’état actuel des choses, Louis Aliot pourra donc présider le prochain Conseil municipal, qui aura lieu ce vendredi 4 avril.
Il en sera ainsi jusqu’à une décision finale qui pourrait aller jusqu’à la Cour de cassation, après être passée par la cour d’appel puisque l’intéressé vient d’annoncer : « Le traitement particulier dont nous avons fait l’objet sera évidemment dénoncé dans le cadre d’un appel, qui sera interjeté dans les plus brefs délais et avec la ferme détermination de gommer cette injustice ». D’ailleurs, si le procès en appel a lieu après la date fatidique de mars 2026, il pourra même briguer un second mandat à Perpignan puisque l’appel sera suspensif. Ce sera ainsi aux Perpignanais, lors des prochaines Municipales, de choisir s’ils renouvellent leur confiance en leur maire actuel ou s’ils le sanctionnent à leur tour. « Je reste maire de notre ville et je poursuis mon engagement en faveur des Perpignanaises et des Perpignanais. Notre action porte ses fruits, et avec l’ensemble de mon équipe, nous sommes plus que jamais mobilisés pour faire rayonner Perpignan », conclut-il.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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