Après la validation d’une grande partie de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel, les opposants à la réforme tentent d’obtenir l’organisation d’un référendum d’initiative partagé (RIP). Une démarche longue et compliquée qui a poussé le Mouvement Républicain et Citoyen a proposé une union des forces de gauche pour y parvenir.
Le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) de Haute-Garonne veut continuer le combat contre la réforme des retraites. Pour cela, le parti souverainiste de gauche souhaite l’organisation d’un référendum d’initiative partagé (RIP). Il appelle toutes les autres organisations de gauche à se préparer dès maintenant pour obtenir l’ensemble des signatures nécessaires (voir encadré).
Le RIP a été créé lors de la révision constitutionnelle de 2008. La volonté étant de donner la possibilité aux citoyens de demander un référendum sur un sujet si un nombre conséquent d’entre eux le souhaite. Dans les faits, pour organiser un RIP il faut qu’un cinquième du Parlement (185 personnes) soutienne le projet, puis qu’un dixième des inscrits sur les listes électorales (4 880 318 selon les derniers chiffres de l’Insee) apporte leurs signatures. Les organisateurs ont neuf mois pour rassembler ces signatures. Le sujet du référendum ne doit pas être contraire à la Constitution et ne doit pas abroger une disposition promulguée depuis moins d’un an. Depuis sa création, aucun RIP n’a réussi à franchir toutes ces étapes.
Thierry Cotelle, vice-président du mouvement et conseiller régional d’Occitanie au sein de la majorité, est cependant confiant dans la capacité des acteurs de gauche à obtenir ces plus de 4 millions de signatures : « Quand on regarde comment les gens s’opposent à cette réforme c’est possible. Nous voulons ce référendum car la population le souhaite. »
Pour l’instant, une première demande de RIP déposée par la NUPES (dont ne fait pas partie le MRC) a été retoquée par le Conseil constitutionnel la semaine dernière. Cependant un deuxième portant sur une autre disposition de la loi a été déposé par l’alliance de gauche. La réponse des neuf sages sera connue le 3 mai prochain.
Si celle-ci est elle aussi retoquée, il faudra attendre un an après la promulgation de la loi sur les retraites, qui a eu lieu le 14 avril, pour retenter sa chance avec le RIP. « Un an cela passe vite. C’est pourquoi l’on propose de créer dès maintenant des comités décentralisés dans toute la France pour se tenir prêt », souhaite Thierry Cotelle. En attendant l’année prochaine, l’étape suivante reste la fête des travailleurs. « Nous appelons à une très forte manifestation pour le 1er mai contre cette réforme de régression sociale. »
Tom Letreulle
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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