Ce mardi 31 janvier, entre 34 000 et 80 000 personnes, selon les sources policières ou syndicales, se sont rassemblées à Toulouse pour la mobilisation contre la réforme des retraites. Rappelons que lors de la mobilisation du 19 janvier dernier, ils étaient entre 36 000 et 50 000 selon ces mêmes sources à avoir battu le pavé de la Ville rose.
De Saint-Cyprien à Jean-Jaurès, le cortège qui s’est réuni dès 10h ce matin a fait vibrer les murs de Toulouse de ses traditionnels chants contestataires. Salariés, cadres, indépendants, dans le public ou le privé, tous viennent redire au gouvernement qu’ils refusent de travailler plus longtemps et à quel point ils abhorrent son projet de réforme des retraites.
Dans le cortège Théo, graphiste en freelance, nous confie : « Je ne comprends pas l’urgence de cette réforme. J’ai beau être indépendant, je suis aussi militant et aujourd’hui, je veux soutenir cette mobilisation et dire au gouvernement que sa réforme ne peut pas passer, qu’il devra malheureusement faire avec nous, avec la rue. » Aux côtés des travailleurs se trouvaient des syndicats unis, prêts à continuer la lutte sans relâche, jusqu’au retrait de la réforme, qui on le rappelle vise le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.
Ils s’affichent unis pour cette deuxième journée de mobilisation nationale. D’une même voix, CGT, FO, CFDT, CFE-CGC, FSU, CFTC, l’Unsa et Solidaires sont venus redire “non” au projet de loi du gouvernement. Serge Cambou, secrétaire général du syndicat FO 31 nous indique : « Cette réforme n’est absolument pas justifiée car les recettes du régime général ne sont pas remises en cause. Le Conseil National des Retraites indique simplement qu’il existe un scénario dans lequel il est possible, à partir de 2030, qu’il y ait une petite baisse des recettes. » Il poursuit : « Nous disons au gouvernement de regarder ce qu’il se passe dans la rue. 70% des Français sont opposés à ce projet. Quand on a travaillé 42 ans, occupé des emplois pénibles, on a aussi besoin de faire autre chose du reste de sa vie. »
Pour, Ludovic Pinasa, secrétaire général de l’UNSA 31, même constat : hors de question de toucher à l’âge légal de départ à la retraite. « On voit bien que beaucoup de gens se mettent en arrêt de travail à 60 ans car ils n’en peuvent déjà plus. Alors, comment demander à un maçon, à un carreleur, à un infirmier de continuer jusqu’à 64 ans ? C’est impossible. Donc nous sommes là aujourd’hui, et nous serons encore dans la rue demain, jusqu’à ce que le gouvernement nous entende », scande-t-il. Les syndicats et manifestants se montrent donc plus que jamais déterminés à faire reculer le gouvernement, qui de son côté, semble plus que jamais convaincu de la nécessité de sa réforme. Pour rappel, le projet de réforme des retraites, qui est arrivé en commission ce lundi 30 janvier, a donné le coup d’envoi des travaux à l’Assemblée nationale. Il sera examiné en séance dès le 6 février prochain.
Estelle Ben-mghira
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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