Des taux significatifs de tritium et de carbone 14 ont été détectés dans la Garonne aux abords de la centrale nucléaire de Golfech, en Tarn-et-Garonne.
Des éléments radioactifs ont été détectés dans la Garonne. Durant l’été, le réseau Sortir du nucléaire a fait analyser plusieurs échantillons de plantes aquatiques en aval de la centrale nucléaire de Golfech, en Tarn-et-Garonne, par le laboratoire CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité).
« Malgré l’arrêt complet d’un des deux réacteurs et la période peu propice (les algues n’ont pas encore atteint leur stade de croissance maximale à cette saison), des taux significatifs de tritium et de carbone 14 ont été détectés, ce qui confirme la contamination chronique et persistante de la Garonne par l’installation nucléaire. Contamination qui impacte aussi des villes comme Agen qui pompe son eau potable en aval de la centrale de Golfech », indique le réseau Sortir du nucléaire dans un communiqué.
Pour le tritium, 6 Becquerel par litre d’eau ont été trouvés en juin, et quatre fois plus en août. Concernant le carbone 14, il y avait 252 Bq/l en juin et 360 Bq/l en août. Pour bien mesurer l’ampleur de la contamination, d’autres études sont en cours. En effet, les algues n’étaient pas encore arrivées à leur maturité. Aussi, le tritium, dont la durée de radioactivité est courte, mais intense, présente plus de risque lorsqu’il est ingéré par l’organisme.
« La présence de tritium doit lancer l’alerte, car en cas d’accident sur une centrale nucléaire, d’autres éléments radioactifs pourraient être également être rejetés », selon l’association. « Ces résultats démontrent que dans un tel cas, l’eau potable de millions de citoyens pourrait être impropre à la consommation. Et s’il peut être envisagé de ravitailler de petits villages par des camions citernes, quid de la situation dans les métropoles et, évidemment, en région parisienne ? En cas de rejets massifs à Nogent, ce sont quatre millions de Franciliens qui seraient exposés et qu’il faudrait approvisionner en eau potable… »
Les quantités détectées dans l’eau près de la centrale nucléaire de Golfech sont en dessous des limites réglementaires. Mais le réseau Sortir du nucléaire les juge élevées.
Dans un courrier cosigné par France nature environnement, le réseau “Sortir du Nucléaire” interpelle Agnès Pannier-Runacher, ministre chargée de la Transition énergétique et lui demande que soient menées des analyses régulières des rejets de tritium dans l’eau par un organisme indépendant. Actuellement, c’est le pollueur, c’est-à-dire EDF lui-même, qui doit déclarer à l’Autorité de sûreté nucléaire toute activité volumique anormale en tritium.
Les associations demandent aussi une étude sur les conséquences sur la santé et sur l’environnement d’une exposition aux faibles doses de tritium.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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