Michel Weill, vice-président sortant radical de gauche du Conseil départemental du Tarn-et-Garonne, vient d’être élu à sa tête, à l’issue d’un scrutin qui était annoncé comme incertain. Et dans une ambiance très tendue.
Il n’y a finalement pas eu de surprise lors de l’élection du président du Conseil départemental du Tarn-et-Garonne, ce jeudi 1er juillet. C’est le radical de gauche Michel Weill qui a remporté le poste, avec 13 voix contre 10 au candidat de la droite Jean-Philippe Bésiers. Un résultat logique dans la mesure où la gauche est sortie majoritaire du scrutin départemental, le 27 juin dernier, avec 14 binômes élus sur 30. « Faute d’avoir été élu à l’unanimité, je dispose d’une forte majorité », a confirmé Michel Weill. Certains commentateurs avaient émis la possibilité d’une alliance entre des candidats divers gauche, la droite et le RN, pour faire barrage aux radicaux, mais cela n’a manifestement pas eu lieu.
« Ces derniers reprennent donc le pouvoir dans le département dirigé par Jean-Michel Baylet pendant 30 ans, jusqu’en 2015. L’ancien patron du PRG avait annoncé hier qu’il ne briguerait pas une nouvelle présidence du Conseil. Et c’est à lui que sont allés les premiers remerciements de Michel Weill, dans son discours d’introduction. En revanche, le nouveau président n’a pas cité une seul fois le nom de son prédécesseur, Christian Astruc, qui, lui aussi, avait décidé de ne pas se représenter. Mais une pluie de critiques s’est abattu sur son bilan. Parlant de 6 ans d’« immobilisme et d’attentisme », voulant renouer des « liens de confiance distendus depuis quelques années » et mettre fin aux « discussions d’alcôves », Michel Weill se positionne comme un rassembleur : « Je ne suis pas là pour diviser (…) J’entends mettre en place un fonctionnement où chacun pourra s’exprimer ».
Mais ces signaux d’apaisement n’ont pas porté leurs fruits et dès qu’il s’est agit de constituer la Commission permanente du Conseil départemental, les invectives, habituelles au sein de cette assemblée, ont commencé à fuser. De tous les côtés. À Christian Astruc qui demande que tous les conseillers soient membres de la Commission permanente, Dominique Sardeing (Union de la Gauche) répond : « On s’est fait marcher dessus pendant six ans et vous voulez qu’on tende l’autre joue ? Vous avez méprisé les élus Monsieur Astruc, c’est la plus grosse tare de votre mandat ». Jean-Michel Baylet de surenchérir « On nous parle de cohérence ? Mais on se fout de nous ! ». Et Romain Lopez (RN) de lancer soudain : « Nous avons un ami en commun Mr Weill, il s’agit de Robert Ménard », le nouveau président fulminant en démentant. « Faîtes-la fermer à ce sinistre individus » crie alors Jean-Michel Baylet.
Il faudra attendre le retour de la pause méridienne pour que les membres de la Commission permanente soient désignés. Ils sont 18, dont 9 vice-présidents. Parmi ces derniers, 8 sont issus de la majorité de gauche : José Gonzalez, Ghislain Descazeaux, Cathie Bourdoncle, Alain Belloc, Christiane Le Corre, Cédric Vaissières, Emmanuel Cros, Marie-Claude Nègre. Jérôme Beq, venu du centre, qui s’est rallié au groupe, bénéficie lui aussi d’un poste de vice-président. L’absence de la droite aux commandes du département n’a pas manqué de la faire réagir. « La majorité reflète le choix des électeurs », s’est contenté de renvoyer Jean-Michel Baylet d’un revers de main. Un peu avant 16 heures, Michel Weill a mis fin à « une rude journée. C’est toujours nerveux une installation, en plus il fait très chaud ». Les nouveaux conseillers départementaux du Tarn-et-Garonne doivent se réunir à nouveau sous quinzaine.
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