Le youtubeur d’extrême droite Papacito s’en est pris au maire de Montjoi, dans le Tarn-et-Garonne, à cause d’un conflit entre un éleveur de porc et un résident britannique. Depuis, l’élu a reçu des menaces de mort, mais il refuse de démissionner.
Le maire de Montjoi, dans le Tarn-et-Garonne, Christian Eurgal, vit sous protection policière depuis qu’il a été la cible de menaces de mort. Elles sont survenues après la publication de deux vidéos du sulfureux influenceur toulousain Papacito. Ce dernier compte 200 000 abonnés sur Youtube et 100 000 sur Instagram.
Tout est parti d’un banal conflit de voisinage entre un éleveur de porc et un résident britannique à propos d’un chemin. Un le considère comme privé, l’autre comme public. L’éleveur reproche au maire de s’être positionné en faveur de son voisin anglais. Il a fait appel à Papacito qui en a parlé dans deux vidéos.
Dans la deuxième, l’influenceur caricature le maire en fouine et le fait lyncher, violer et pendre par une dizaine de personnes. La séquence cumule 500 000 vues et a déclenché un déferlement de haine contre Christian Eurgal. Des tags ont été inscrits sur les murs du village pour indiquer où il habite. Une maison supposée être la sienne a été vandalisée avec de la peinture rouge.
Mais le maire de Montjoi ne compte pas se laisser intimider et refuse de démissionner. Dans une interview sur BFMTV, il évoque des centaines de messages d’insultes. Il a reçu plusieurs soutiens, dont celui de la présidente de la région Occitanie, Carole Delga. « Une nouvelle fois l’extrême-droite montre son vrai visage : celui de la haine et de la violence », écrit-elle sur Twitter.
Papacito n’en est pas à sa première vidéo violente. Durant la campagne présidentielle de 2022, il s’était mis en scène, tirant sur un mannequin symbolisant les électeurs de la gauche. Il est allé jusqu’à montrer comment les égorger avec un couteau. Mais selon lui, il s’agissait seulement d’humour. Fils de réfugiés espagnols, il se revendique nationaliste et masculiniste.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires