Un après l’effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne), les travaux de réfection n’ont toujours pas commencé. Devant le délai pris pour la reconstruction due à l’enquête judiciaire en cours et les vives réactions locales vis-à-vis de l’entretien des structures, la préfecture du Tarn-et-Garonne revient sur la manière dont sont réalisées les surveillances du patrimoine architectural du département que constituent les ponts.
L’accident du pont de Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne) a relancé le débat de l’entretien du patrimoine départemental. Un an après l’effondrement de la passerelle, ayant causé la mort de deux personnes, la préfecture du Tarn-et-Garonne précise donc l’état des ouvrages d’art du territoire et revient sur la surveillance qui en est faite, notamment celle des ponts suspendus. Précisant que le Département dispose d’une équipe de techniciens et de maçons spécialisés dans les ouvrages d’art. Toute l’année, ils travaillent à l’entretien du patrimoine : “L’objectif est de procéder à la rénovation
complète d’un ouvrage, de la protection des fondations à l’étanchéité. Ces actions préventives permettent de pallier la détérioration inéluctable du patrimoine, d’amener de la réactivité et d’accroître le nombre des interventions annuelles.”
Des mesures mises en place au regard de l’important patrimoine du Tarn-et-Garonne en matière d’ouvrages d’art. 1 078 exactement ont été recensés par les services de l’Etat, dont 784 ponts en maçonnerie. Un chiffre conséquent qui s’explique par les nombreux affluents de la Garonne qui traversent le Tarn-et-Garonne, sans oublier la présence du Tarn et de l’Aveyron.
L’essentiel de ces ponts mesure moins de cinq mètres mais certains atteignent 70 mètres de long. Il a alors été construit des ponts particuliers appelés bow-string et des ouvrages suspendus. La préfecture fait d’ailleurs le point sur l’entretien de ces derniers: “Les huit ponts bow-string en béton armé franchissant les canaux, construits avant la première guerre,
ont été rénovés ou remplacés ces dix dernières années. Les neuf ponts suspendus (cinq qui franchissent la Garonne, deux le Tarn et deux l’Aveyron) représentent moins de 1% des ouvrages. Leurs rénovations ont été effectuées dans les années 2000. Les ouvrages en béton plus récents représentent 26% du patrimoine, leur durée de vie est estimée à
100 ans.”
La surveillance de ces ouvrages s’organise selon trois niveaux, qui se différencient par la périodicité des visites et les moyens qui sont octroyés.
• Le patrouillage : la surveillance s’effectue au gré des déplacements quotidiens des agents. Il
s’agit de détecter les anomalies récentes, de suivre les évolutions des pathologies et
d’organiser les opérations d’entretien courant.
• La surveillance pluriannuelle : des visites sont effectuées sur l’ensemble du patrimoine, par
des agents du Département référents en ouvrage d’art. Chaque organe de l’ouvrage est
vérifié, les désordres sont recensés dans un procès-verbal. Ces éléments permettent de
contrôler les évolutions structurelles éventuelles et de programmer les réparations
préventives ou curatives.
• Inspections détaillées périodiques : ces inspections sont réalisées par des prestataires spécialisés employant des moyens d’accès adaptés. Il s’agit de récolter l’ensemble des défauts et d’analyser l’évolution. La fréquence s’étale de six à neuf ans en fonction
du type d’ouvrage et des défauts repérés. Les ponts suspendus sont inspectés tous les six ans, cette durée peut être raccourcie en cas d’anomalies structurelles constatées.
• Inspections subaquatiques : des plongeurs inspectent et relèvent les défauts dans
les parties immergées. Ces interventions complètent les inspections détaillées périodiques.
Elles ont lieu au cas par cas, à la suite d’une crue importante par exemple.
L’année 2020 a marqué la fin du programme de rénovation des ponts bow-string du département avec l’achèvement des travaux sur ceux de Montauban et Montbartier. D’autre part, sept ouvrages en maçonnerie ont été réparés, un ouvrage a été reconstruit à la Ville-Dieu-du-Temple (RD42). Deux ouvrages en béton sont en cours de rénovation sur la commune de Saint-Paul-d’Espis.
Quant à la réfection du pont de Mirepoix-sur-Tarn, qui sera assurée par le Conseil départemental de Haute-Garonne, elle débutera d’abord par la démolition des structures actuelles. Travaux qui auront lieu à partir de janvier prochain pour s’achever durant l’été 2021. La reconstruction en elle-même devrait durer cinq ou six ans.
Source: communiqué de la préfecture du Tarn-et-Garonne
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