La préfecture du Tarn-et-Garonne tente d’apporter des réponses suite au rassemblement d’environ 250 agriculteurs à Montauban ce mercredi 8 décembre. Ils se mobilisent, entre autres, contre la PAC, la possible fin des exonérations patronales pour les emplois saisonniers et la limitation des produits phytosanitaires.
Une manifestation d’agriculteurs s’est déroulée, ce mercredi 8 décembre à Montauban. Elle a rassemblé environ « 250 agriculteurs et 85 engins agricoles », selon la préfecture du Tarn-et-Garonne.
La préfète Chantal Mauchet et le directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) ont reçu en audience les représentants des fédérations départementales des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de l’Ariège, de la Haute-Garonne, du Tarn-et-Garonne et les représentants des Jeunes Agriculteurs (JA) du Tarn-et-Garonne, pour entendre leurs revendications sur la Politique agricole commune (PAC), le dispositif destiné aux Travailleurs occasionnels et demandeurs d’emploi (TODE), et les produits phytosanitaires.
À l’issue de la manifestation, voici les réponses apportées par la préfète :
La réforme de la PAC, qui entrera en vigueur en janvier 2023, vise à “verdir” le secteur agricole au sein de l’Union Européenne. Mercredi, les professionnels de la région se sont ouvertement opposés à ce qu’ils appellent un “diktat environnementaliste” qui les empêche, selon eux, de pouvoir exercer leur métier dans de bonnes conditions économiques.
En effet, la PAC prévoit des aides à destination des cultures agroécologiques, afin de compléter les aides de base. Rien pour les cultures traditionnelles. Toutefois, la préfecture estime que dans le département, nombreux sont les professionnels éligibles à cette aide. Elle ajoute que « la poursuite de la convergence du paiement de base n’affectera pas significativement les aides perçues dans le département ».
De plus, la préfète du département tente de rassurer les agriculteurs concernant le maintien de l’enveloppe de 108 millions d’euros par an en faveur de l’Indemnité Compensatoire de Handicap Naturel, et de son ciblage pour l’élevage.
Par ailleurs, la préfecture n’a apporté aucune réponse concernant la surveillance des cultures par satellite prévue dans la PAC. Une mesure qui passe mal auprès des professionnels.
Concernant la possible fin du dispositif transitoire d’exonération de cotisations patronales pour les travailleurs occasionnels (TODE) en 2022 : la préfecture du Tarn-et-Garonne soutient que les aides seront maintenues jusqu’en 2023, suite à la décision du ministère de l’Agriculture et de l’alimentation.
« La limitation à 2023 vise, comme pour toute dépense sociale, à assurer une évaluation de ses impacts avant reconduction. La question de sa reconduction sera donc posée pour l’exercice 2023 », poursuit la préfète. Toutefois, la fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) exige la pérennisation de ce dispositif, et non pas seulement son prolongement.
Concernant la mise en place des zones de non-traitement des cultures par des produits phytosanitaires (comme à proximité des cours d’eau), les agriculteurs craignent de perdre en surface agricole, et donc, des bénéfices. La préfecture du Tarn-et-Garonne soutient que rien n’a encore été décidé : « Des discussions interministérielles et en lien avec la FNSEA sont en cours pour déterminer les suites à donner ».
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