Une ancienne médecin de l’Institut Pasteur a décidé de léguer l’intégralité de sa fortune à la commune de Montauban en Tarn-et-Garonne. Les héritiers demandent l’annulation de son testament.
La ville de Montauban pourrait recevoir un joli cadeau de la part d’une ancienne médecin de l’Institut Pasteur. Il a été révélé lors du conseil municipal de mardi 22 mars, que Jacqueline Prunet, décédée le 2 mars 2018 à Paris, a fait du chef-lieu du Tarn-et-Garonne son unique légataire.
Cette femme, issue d’une famille montalbanaise, donne ainsi une maison de famille de 300 m2 située dans la rue Camille Delthil, à Montauban, évaluée à 450 000 euros, ainsi qu’un appartement de 80 m2 situé dans le 15e arrondissement à Paris. Celui-ci pourrait se négocier autour de 10 000 euros le m2. Elle donne également des portraits, un tableau attribué à Ingres, et une canne à pommeau d’ivoire ayant appartenu à Ingres, selon La Dépêche du Midi. La valeur de ces derniers éléments n’a pas encore été estimée.
Dans son testament, Jacqueline Prunet a cependant posé des conditions à la transmission de son héritage. Elle demande que « la maison de la rue Delthil devra être la fondation/musée de l’arboriculture à destination de l’enseignement. Le jardin devra être aménagé en verger bio avec des poiriers et des abricotiers. » Et « l’appartement de Paris devra être vendu pour l’aménagement et l’entretien du verger bio de Montauban ». Des conditions acceptées par les élus de Montauban. Ils ont tout de même « demandé la rédaction d’un inventaire de biens mobiliers et immobiliers, ainsi qu’une évaluation des charges associées ».
Mais la transmission de cet héritage n’est pas encore acquise. En effet, les six héritiers de Jacqueline Prunet, des cousins de la défunte, ont contesté devant le tribunal judiciaire de Paris le testament et demandent son annulation pour « insanité d’esprit. » Sa décision est attendue le 5 juin.
Ils disent détenir un « rapport médical antérieur à la mort de Jacqueline Prunet, certificat qui démontre qu’elle n’avait pas toute sa lucidité », selon Michel Vidal, qui a découvert le testament, citée dans les colonnes de La Dépêche du Midi. « Si la condition avait été de faire une crèche pour les enfants ou une maison spécialisée pour les malades d’alzheimer, on aurait pu le comprendre. Mais là, je ne vois pas ce qu’on peut envisager avec les exigences laissées. »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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