Le Grand Montauban vient de dévoiler l’évaluation à mi-parcours de son Plan climat air énergie territorial (PCAET). Si la communauté d’agglomération estime que les résultats sont « positifs », l’opposition n’est pas de cet avis. Elle dénonce une « démarche de labellisation » de la part du Grand Montauban avec ce plan d’actions.
« C’est un inventaire à la Prévert », estime Arnaud Hilion. Le conseiller communautaire et municipal d’opposition du groupe Alternative pour Montauban ne mâche pas ses mots quand il est question du Plan climat air énergie territorial (PCAET) du Grand Montauban. Pour rappel, le PCAET est obligatoire pour tout Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) de plus de 20 000 habitants, ce qui est le cas de la communauté d’agglomération.
Le Grand Montauban a approuvé son Plan climat air énergie territorial en 2019 avec pour objectifs d’ici 2050 d’améliorer l’adaptation au changement climatique, de réduire de 41% les émissions de gaz à effet de serre, de multiplier par sept la production d’énergie renouvelable et de baisser de 43% la consommation énergétique. La communauté d’agglomération a donc mis en place tout un programme d’actions afin de les atteindre.
Le Grand Montauban vient de dévoiler son avancée à mi-parcours du PCAET, comme le prévoit en effet la réglementation. Selon la communauté d’agglomération, les résultats sont « positifs et encourageants ». Elle indique notamment que 25% des actions sont déjà finalisées, 40% en cours de mise en œuvre et 10% en phase de lancement.
Mais Arnaud Hilion n’est pas du tout convaincu par ces résultats. « C’est vraiment du blabla », juge le conseiller communautaire d’opposition. Il explique : « La communauté d’agglomération du Grand Montauban est dans une démarche de labellisation. Elle essaie de cocher des cases pour avoir droit à des labels. Mais elle ne tente pas de prendre des décisions structurantes à moyen et long terme. Il n’y a pas de volonté réelle en ce sens », dénonce Arnaud Hilion.
Pour le prouver, le conseiller communautaire d’opposition attire l’attention sur les tendances d’évolution du territoire en termes de production d’énergie ou d’émission de gaz à effet de serre. Comme le montrent plusieurs graphiques, les projections sont bien loin d’atteindre la trajectoire souhaitée d’ici 2050. Ainsi, les émissions de gaz à effet de serre restent stables au lieu de baisser. « Ce n’est pas bon du tout », relève-t-il.
Pour autant, ces données sont antérieures à la mise en œuvre du PCAET et ne donnent donc « pas d’information sur la dynamique engagée grâce au programme d’actions », indique le rapport d’évaluation. Celui-ci souligne tout de même : « Pour atteindre ses objectifs, le PCAET doit engager un changement de rythme sans commune mesure avec les tendances passées ». C’est justement ce que dénonce Arnaud Hilion.
« Je ne sais pas si c’est de la mauvaise foi ou de la déconnexion, mais la communauté d’agglomération du Grand Montauban n’a pas pris la mesure de l’ampleur de ce que le changement climatique va imposer », déplore le conseiller communautaire d’opposition. Arnaud Hilion précise : « C’est très bien les ruches sur le toit de la mairie. Mais quand est-ce qu’on commence les choses sérieuses ? ».
Il tient toutefois à souligner : « Il y a des choses qui sont faites. Je ne vais pas le nier ». Le conseiller communautaire d’opposition salue notamment « l’extension du réseau de chaleur » et des « évolutions sur le traitement des déchets et des déchetteries ». « Cela va dans le bon sens », admet Arnaud Hilion. Pour autant, il souhaiterait que le Grand Montauban aille « un peu plus loin et un peu plus fort ».
Le conseiller communautaire d’opposition souhaiterait ainsi « un plan de rénovation thermique dans les 37 écoles maternelles et élémentaires publiques de Montauban ». « Niveau isolation, c’est catastrophique dans la plupart des bâtiments scolaires. Cela pose des problèmes en temps de crise énergétique, comme cet hiver, et également quand il fait chaud, comme cet été », révèle Arnaud Hilion.
Il demande par ailleurs un plan de transports global. « Il doit inclure le train, la voiture, les bus, le vélo… Les transports ne sont pas envisagés dans une globalité sur le territoire », rapporte le conseiller communautaire. Il espère enfin des avancées sur la production d’énergie, notamment l’implantation du photovoltaïque. « Tout cela doit être mis en place », s’exclame Arnaud Hilion avant de conclure : « Mais je crois que la majorité n’a pas cette volonté. Elle n’a pas enrayé ».
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