Sandrine Roca est la bâtonnière du Tarn-et-Garonne jusqu’en décembre prochain. Mais l’avocate montalbanaise, qui a un agenda déjà bien rempli, troque sa robe noire pour un maillot de cycliste dès qu’elle en a l’occasion. Elle vient d’ailleurs de se frotter aux championnats du monde de cyclisme sur route à Glasgow en Ecosse ce vendredi 4 août.
« Si on m’avait dit que je ferais les championnats du monde de cyclisme sur route un jour, je n’y aurais pas crû », confie Sandrine Roca, avocate généraliste à Montauban et bâtonnière du Tarn-et-Garonne. Elle s’y est pourtant frottée ce vendredi 4 août à Glasgow en Ecosse. « J’ai eu la chance de vivre cette aventure extraordinaire », sourit Sandrine Roca qui a atteint la 34e place. Elles étaient une soixantaine dans sa catégorie. « Le niveau de la compétition était très élevé et j’ai pu mesurer mon manque d’expérience. Mais j’ai tâché de faire de mon mieux. Je suis d’ailleurs parvenue au terme de l’épreuve sans chuter. Ce qui est déjà bien », estime-t-elle.
Celle qui s’est lancée dans la compétition, il y a seulement deux ans, ajoute : « J’ai aussi pu noter tous les progrès que je devais faire et mes points faibles. Cela me motive pour remettre du travail à l’ouvrage ». Jusqu’alors, Sandrine Roca ne s’était en effet pas intéressée au cyclisme. « Mon compagnon faisait du vélo et m’a proposé de le suivre lors de ses balades. À partir de là, j’ai été prise par le virus du cyclisme à tel point que je suis passée d’une activité de loisirs à une activité plus soutenue dans la perspective de commencer les compétitions », raconte la bâtonnière.
Depuis, l’avocate montalbanaise troque sa robe pour un maillot de cyclisme dès qu’elle le peut. Ce qui n’est pas chose aisée tant son agenda est déjà bien chargé. « Cela laisse peu de place à la fantaisie. J’ai un emploi du temps qui est organisé au cordeau ce qui me permet de mener de front, mon activité professionnelle, mes fonctions de bâtonnier et mes entraînements », concède-t-elle. Et ces derniers sont nombreux. Licenciée dans trois clubs ; le Montauban cyclisme 82, le Veloce montalbanais et le club du 17e Régiment du génie parachutiste (RGP), Sandrine Roca s’entraîne effectivement cinq fois par semaine entre les sorties et le home trainer pour vélo.
Un rythme soutenu qui n’effraie pas le moins du monde la bâtonnière du Tarn-et-Garonne. Cette dernière est en effet une habituée des compétitions sportives, notamment en couse sur piste et en cross-country. « J’en ai toujours fait depuis le collège. C’est une seconde nature. Cela fait partie de mon ADN », souligne-t-elle. Elle a d’ailleurs transmis ce gêne à ses deux garçons qui sont tous les deux sportifs. Son aîné a même suivi ses traces dans l’athlétisme. « Il faisait de la course sur piste aussi et a eu un titre régional », indique avec fierté Sandrine Roca.
Si la Montalbanaise est passée de l’athlétisme au cyclisme, ce n’est pas par choix. Mais à cause d’une blessure. « C’est compliqué de reprendre quand on a été blessé. Il faut se résigner à changer d’activité sportive, faire son deuil et rebondir », rapporte Sandrine Roca. Ce qu’elle a réussi à faire puisqu’elle se dit être épanouie dans son activité sportive. « Je nourris même quelques regrets de ne pas avoir découvert le cyclisme plus tôt », avoue-t-elle. Si l’avocate va s’accorder « un peu de répit » après les championnats du monde de cyclisme, Sandrine Roca pense déjà aux courses qui l’attendent.
« Je vais faire des cyclosportives dans les Pyrénées, dont la Casartelli le dimanche 3 septembre prochain. Je voudrais aussi faire des courses internationales à l’étranger », prévoit celle qui s’interdisait jusqu’à présent de le faire. Mais elle compte bien aller courir à l’étranger lorsque son mandat de bâtonnière prendra fin en décembre prochain et son agenda s’en verra allégé. En attendant, elle peut compter sur le soutien de son mari qui a d’ailleurs fait « mécano et coach » pendant les championnats du monde de cyclisme. « J’ai un compagnon extraordinaire qui partage ma passion, m’aide dans l’organisation de mes entraînements et prend en charge beaucoup de choses pour me libérer du temps libre », note-t-elle.
Côté travail, peu de ses confrères connaissent son implication dans le cyclisme. « Cela restait assez confidentiel jusqu’à présent. Je pense que la plupart de mes confrères l’ont découvert par la presse », révèle Sandrine Roca qui a voulu devenir avocate à l’adolescence. Son père l’aurait en revanche bien vu entrer dans les forces de l’ordre. « Il voulait que je tente le concours de commissaire de police. Mais je n’ai pas souhaité m’engager dans cette voie, sans doute par esprit de contradiction », rit-elle. Un choix qu’elle ne regrette pas. Elle a d’ailleurs voulu prendre la fonction de bâtonnier pour « rendre à la profession ce qu’elle lui a donné ».
« Être bâtonnier est une activité très chronophage, mais qui participe au développement de notre profession et permet de réfléchir à son avenir. Cela nous permet de prendre de la hauteur. Ce que nous ne sommes pas à même de faire lorsque nous restons à nos cabinets à traiter nos dossiers », juge Sandrine Roca qui a donc été élue bâtonnière jusqu’en décembre. En somme, tout sourit à l’avocate qui tient à dire « à tous les jeunes » : « Dans la vie, il faut croire en ses rêves parce que, parfois, ils se réalisent. J’aimerais que les jeunes croient en eux, se dépassent et parviennent à faire des choses qu’ils ne se sentaient pas capables de faire ».
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