Ce jeudi 7 mars, le tribunal administratif de Toulouse a de nouveau rejeter une requête en référé déposée par les opposants au chantier de l’A69. La tension monte encore d’un cran entre les militants et la préfecture du Tarn.
Le bras de fer entre les militants et la préfecture du Tarn se poursuit. Depuis plusieurs mois maintenant, collectifs et associations environnementales luttent contre le chantier autoroutier en cours entre Toulouse et Castres. Après de multiples occupations des arbres, grèves de la faim et de la soif, ou encore manifestations, cela se joue désormais au niveau de la ZAD de la Crem’Arbre, située à Saïx, dans le Tarn.
Depuis plusieurs jours, les forces de l’ordre tentent de déloger des « écureuils » installés dans les arbres d’un bois pour permettre à NGE et Atosca de poursuivre les travaux de déboisement. Seulement, selon les opposants à l’autoroute, ces travaux sont illégaux, en raison de la classification de cette parcelle en zone à fort enjeu environnemental. Les associations telles que France nature environnement et le Groupement national de surveillance des arbres (GNSA) ont déposé une nouvelle requête en référé au tribunal administratif de Toulouse, celui-ci a finalement décidé de rejeter la demande des opposants à l’A69.
Le préfet du Tarn, Michel Vilbois, a alors salué cette décision du tribunal administratif de Toulouse. Il déclare alors : « La justice administrative a rejeté cette requête et a confirmé que de telles opérations sont dûment autorisées. Le juge précise dans son ordonnance “qu’en se bornant à relever (…) que subsistent encore sur le site des arbres capables d’abriter notamment des gîtes à chiroptères, les requérantes (…) n’établissent pas de manière convaincante l’existence d’un danger immédiat environnemental”. Ainsi, le juge estime que l’urgence et l’utilité des mesures sollicitées n’ont pas été démontrées. »
Le préfet assure alors que le chantier de l’A69 se poursuivra « malgré le harcèlement et les tentatives répétées d’obstruction. » Il ajoute : « Pour mémoire, depuis la délivrance de l’autorisation environnementale du 1er mars 2023, ce sont pas moins de 9 requêtes en urgence qui ont été introduites par les collectifs d’opposants à l’A69. Toutes ont été rejetées par la justice administrative. »
De leur côté, les opposants au chantier de l’A69, sont révoltés par le rejet de la requête par le tribunal. Leur réaction ne s’est pas faite attendre : « Les mots nous manquent face à cette ordonnance qui révèle toute la politisation de l’appareil judiciaire dans le dossier d’A69. Le juge vient d’arbitrer sous la dictée du préfet ! » Le collectif de La Voie est Libre déplore une décision du juge « reposant sur la seule parole des préfets » en citant le verdict : « L’affirmation des préfets dans leurs écritures en défense selon laquelle les enjeux entre l’état initial tel qu’il était mentionné dans le dossier de demande d’autorisation environnementale et les enjeux actuels ont largement évolué n’est pas sérieusement contesté. »
Pourtant, les opposants assurent qu’Atosca avait classé le bois de la Crem’Arbre comme zone à fort enjeu environnemental dans son étude et qu’ainsi, les travaux de défrichement et de déboisement ne peuvent pas avoir lieu avant le mois de septembre prochain. « Qu’à cela ne tienne, après avoir admis que la zone est en effet classée en enjeu fort et que, par conséquent, le danger immédiat pour l’environnement est avéré, le juge renverse la table et nous reproche de ne pouvoir prouver que la zone n’a pas été déclassée », s’indigne le collectif La Voie est Libre avant d’ajouter : « Le scandale qui se joue là dépasse largement le sujet de l’A69. C’est de l’intégrité de l’appareil judiciaire et de son indépendance qu’il s’agit. Nous mettrons tout en œuvre pour faire valoir le droit environnemental et pour faire condamner cette situation inacceptable. »
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