Alors qu’une nouvelle mobilisation contre l’A69 s’est tenue ce samedi 10 et dimanche 11 février, la préfecture du Tarn annonce une nouvelle tentative d’expulsion des occupants de la ZAD par les forces de l’ordre. Celle-ci devrait avoir lieu dans les prochains jours.
La tension est une nouvelle fois montée à Saïx ce week-end entre les opposants au chantier autoroutier et les forces de l’ordre. Une mobilisation a une fois de plus eu lieu ce samedi 10 et dimanche 11 février contre l’A69 malgré l’interdiction de la préfecture du Tarn. D’abord évacuée fin janvier, la ZAD, créée par les militants à côté de Castres, tient bon face aux interventions des forces de l’ordre. Mais pour combien de temps ? En effet, après ce week-end de mobilisation contre l’A69, la préfecture du Tarn prévoit une nouvelle tentative d’expulsion des occupants du terrain « dans les prochains jours ».
Ce vendredi 9 février, veille de la manifestation, Michel Vilbois, préfet du département a émis une interdiction de manifestations publiques à Saïx à partir de 8h le samedi 10 février, jusqu’à 20h le dimanche 11 février. Le rassemblement a eu lieu malgré tout, avec la participation de Greta Thumberg, militante suédoise. Une présence d’ailleurs très critiquée par Christophe Ramond, président du Conseil départemental du Tarn. S’adressant à la figure emblématique de la lutte pour l’écologie, l’élu déclare : « Votre venue dans le Tarn s’apparente à un show. Au fond, tout ce cirque traduit de la part des protestataires professionnels un profond mépris de notre territoire, de ses habitants et des responsables publics qui, au quotidien, bâtissent des politiques environnementales cohérentes pour l’avenir du Tarn. »
Ainsi, selon la préfecture du Tarn, « 350 personnes se sont rassemblées ce samedi 10 février sur un terrain privé de la commune de Saïx pour marquer leur opposition à la construction de l’A69. » Les gendarmes ont alors effectué des contrôles de sécurité dans le secteur de la manifestation à la demande du procureur de la République.
Le préfet explique que sur le chemin de Gascarié, trois barricades ont été érigées sur la voie publique par les manifestants, dont l’une a été incendiée. Les gendarmes sont alors intervenus pour les enlever. Par la suite, environ une centaine de manifestants ont bloqué la voie ferrée, perturbant le trafic ferroviaire entre Castres et Toulouse depuis le vendredi après-midi. Les forces de l’ordre ont évacué la voie, et la SNCF a mis en place des services de bus de remplacement entre Lavaur et Castres. Des affrontements ont également eu lieu entre les militants et les forces de l’ordre. Ces derniers ont arrêté deux manifestants et ont fait l’usage de gaz lacrymogènes.
Même scénario le dimanche. Les gendarmes ont, à nouveau, procédé au démantèlement de barricades sur le chemin de la Gascarié à Saïx. Ces dernières permettent notamment aux opposants à l’A69 de protéger la ZAD. Après deux jours de confrontations, la préfecture du Tarn a finalement annoncé : « L’expulsion de ces individus du terrain illégalement occupé interviendra dans les prochains jours. »
En parallèle, quatre associations environnementales ont engagé des poursuites judiciaires, déposant un “référé pénal environnemental” le vendredi 9 février auprès du parquet de Toulouse. Cette plainte vise le concessionnaire NGE-Atosca pour des violations présumées des ordonnances préfectorales concernant le calendrier et la méthode de déforestation. Selon le collectif de La Voie est libre, les réglementations environnementales interdisent l’abattage d’arbres entre le jeudi 15 février et le dimanche 31 mars dans des zones d’importance écologique élevée, telles que le site de la ZAD, la Crémarbre.
La situation est exacerbée par des déclarations récentes de Hans Stouf, directeur du projet A69, confirmant des projets de poursuite de la déforestation, malgré les préoccupations environnementales. Les associations déclarent : « Il est aujourd’hui intolérable de constater des manquements à l’autorisation environnementale sans aucune réaction des pouvoirs publics. » Elles demandent donc à nouveau la suspension immédiate des activités de construction en attendant une résolution juridique.
Commentaires
RAYMOND RIBERA le 23/02/2025 à 20:48
L écologie a été totalement piétinée au mépris des règles de bon sens !!