Le collectif La voie est libre, opposé à l’autoroute A69 entre Castres et Verfeil, saisit la Cour des comptes pour examiner le financement du projet. Il dénonce notamment des surcoûts et conteste l’état d’avancement du chantier.
Opposé à la construction de l’autoroute A69 entre Castres et Verfeil, près de Toulouse, le collectif La voie est libre annonce saisir la Cour des comptes pour examiner les finances du projet. Cette initiative intervient après l’annulation, le 27 février, des autorisations environnementales du projet par le tribunal administratif de Toulouse.
Les réactions sont nombreuses depuis l’annonce de la décision, aussi bien parmi les opposants à la nouvelle infrastructure, que parmi ses défenseurs, auparavant relativement discrets. L’État a fait savoir qu’il ferait appel et demanderait un sursis à exécution, une mesure permettant la poursuite des travaux jusqu’au verdict.
À l’Assemblée nationale, les parlementaires ont interpellé à plusieurs reprises le ministre délégué chargé des Transports, Philippe Tabarot, le 4 mars dernier, durant la séance suivant la décision du tribunal. Le député tarnais Jean Terlier a également fait savoir qu’il déposerait une proposition de loi pour entériner la construction de l’autoroute A69.
Dans un communiqué publié ce mercredi 12 mars, le collectif La voie est libre dénonce des « attaques inédites contre la justice et l’État de droit » émanant de responsables politiques soutenant le projet. « La Cour des comptes a l’opportunité de faire toute la lumière sur les dérives de ce projet et sur son coût pour les finances publiques », écrivent les opposants au projet.
Selon les estimations de La voie est libre, le coût total du projet aurait déjà dépassé les 450 millions d’euros initialement prévus et nécessiterait entre 300 et 450 millions d’euros supplémentaires pour son achèvement. À cela s’ajoute une « nouvelle subvention publique prenant en charge une partie du péage » annoncée avant la décision du tribunal, qui représenterait 300 millions d’euros sur 55 ans pour compenser une partie du péage.
Le collectif remet en question l’avancement des travaux, qu’il estime à « tout au plus la moitié » du projet initial, contredisant les affirmations de certains élus évoquant 70% de réalisation. Il souligne notamment que seuls « de l’aveu même du concessionnaire, 45% des terrassements auraient été effectués en 18 mois. Il resterait donc 2,8 millions de mètres cubes de terre à déplacer. »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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