Le feuilleton de l’A69 entre Toulouse et Castres se poursuit avec plusieurs rebondissements ces derniers jours : les 12 grévistes de La Voie Est Libre ont annoncé suspendre leur grève de la faim et la préfecture du Tarn a mis en demeure le constructeur, Atosca… Le Journal Toulousain fait un point sur l’actualité autour du projet d’autoroute.
La lutte contre l’autoroute A69 continue avec de nombreux rebondissements ces derniers jours : arrêt des grèves de la faim, mise en demeure du constructeur Atosca, suspension temporaire des abattages d’arbres jusqu’à vendredi… Le Journal Toulousain fait le point sur les derniers événements qui concernent l’A69 qui prévoit de relier Toulouse et Castres.
Depuis le début du mois de septembre, 15 personnes sont entrées successivement en grève de la faim. À commencer par Thomas Brail, président du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), qui a passé 40 jours sans manger. Ce dernier s’est également rendu à Paris en début de semaine pour échanger avec le gouvernement sur le projet. Il a alors commencé une grève de la soif aux côtés de ses deux compères Reva et Çelik. La figure emblématique du mouvement a également été hospitalisée ce mardi matin après un malaise. Thomas Brail a fini par sortir dans l’après-midi et a annoncé aux sympathisants présents sur place l’arrêt de sa grève et celle de ses deux compagnons, après avoir appris la suspension des travaux de défrichement.
Deux jours plus tard, les 12 grévistes du collectif de La Voie Est Libre, restés à Toulouse, ont annoncé suspendre également leur grève de la faim. Ils déclarent alors : « Après ces semaines sans s’alimenter, nos corps sont très affaiblis et terriblement amaigris (10 à 15% de perte de poids), nous souffrons de maux de tête, douleurs digestives et musculaires, d’un système immunitaire dégradé, d’une fatigue extrême avec des risques cardiaques à l’effort. Il est temps de se reconstruire pour poursuivre la lutte sous d’autres formes d’actions. » Ils maintiennent cependant leur position et annoncent poursuivre les protestations contre le projet.
Autre rebondissement dans l’affaire : le préfet du Tarn a épinglé Atosca, la société en charge du chantier de l’A69. Ce dernier n’aurait pas respecté l’autorisation environnementale du 1er mars 2023. L’écrit prescrivait « la réalisation d’un état initial de zone humide de l’Agout situé en zone Natura 2000 avant les travaux de construction du Viaduc ainsi que la mise en place d’un protocole de suivi visant à prévenir les atteintes accidentelles sur le milieu naturel un mois avant le démarrage du chantier. » Seulement, en juin 2023, la société aurait procédé aux travaux de décapage sans respecter ces deux mesures. Par conséquent : « Ce qui devait être un impact temporaire s’est transformé en destruction définitive de 147 m² de zone humide en dehors de tout cadre légal », explique le collectif La Voie Est Libre.
Le préfet du Tarn a alors pris un arrêté en date du vendredi 6 octobre, dans lequel, il met en demeure Atosca. La société doit désormais proposer un nouveau site de compensation « équivalent à la surface détruite sur le secteur du Viaduc de l’Agout », et ce, dans un délai de quatre mois. Si la société ne respecte pas cette injonction, elle devra verser chaque jour la somme de 1.500 euros à titre de sanction administrative. Une décision qui conforte le souhait des associations. Celles-ci demandent la suspension des travaux « pour éviter des destructions illégales et irréversibles. »
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