Une course pour la langue occitane, “la Passem”, démarrera à Saint-Sulpice-la-Pointe le 23 mai prochain. Organisé pour les enfants et adolescents de la région, par l’association Ligams, l’événement servira à la préservation de l’occitan.
« Córrer tà la Lenga Nosta » ou « Courir pour notre langue », c’est l’objectif de La Passem, course militante pour la conservation de la langue occitane. Cette année, Saint-Sulpice-La-Pointe sera le point de départ de la course à pied, le 23 mai prochain. Le village est « le berceau du bilinguisme occitan » grâce à un dispositif bilingue mis en place des classes de petite section jusqu’au collège, selon Ligams, l’association qui organise l’événement. 500 enfants et adolescents issus de tout le département du Tarn sont inscrits cette année.
La course durera plus de 24 heures au total et pour cause, il s’agit d’un relais de plus de 230 kilomètres, dans tout le département du Tarn qui accueille cet événement pour la première fois. 15 points de relais sont mis en place tout au long du parcours, allant de Saint-Sulpice à Albi, en passant par Castres et Gaillac.
L’édition de 2024 avait permis de récolter 100 000 € grâce à des donations et différents partenariats. Des recettes ensuite remises à 25 associations différentes, dont l’objectif commun est la promotion de la culture et de la langue occitane… dont l’association Institut d’Estudis Occitans (IEO) en prévoit le déclin dans les prochaines années.
La langue occitane se trouve « dans des dynamiques contradictoires », selon Danís Chadeuil, chargé de mission au sein de l’Institut d’Estudis Occitans. D’un côté, on compte « approximativement un million de locuteurs d’occitan dans le monde », avec une tendance au développement. Mais de l’autre, une grande partie de ces pratiquants étant des personnes âgées, ce nombre pourrait chuter d’ici 50 ans.
Et pour cause, « l’occitan est une langue minorée, qui a mauvaise réputation. Il n’est pas rare d’entendre les qualificatifs de “langue de paysans ou de vieux” ». Sans compter que, pendant des années, « elle n’a pas reçu d’aide de la part de l’Etat, comme la majorité des dialectes régionaux », affirme Danís Chadeuil.
Une tendance qui s’est inversée en 2022 avec l’arrivée du programme “Cultura Viva” mené par la région Occitanie, qui avait mobilisé les acteurs de la promotion de la langue occitane.
Selon le chargé de mission d’IEO, ce renouveau de l’occitan est aussi dû à une volonté, de plus en plus forte, de « se reconnecter à la région et aux générationx passées, ou pour se singulariser ». La musique occitane, alliant parfois la musique à danser traditionnelle à l’électro plus moderne, est d’ailleurs devenu un des meilleurs moyens de démocratisation de la langue.
Romain Deniaud
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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