Le préfet du Tarn a donné son autorisation au projet de parc éolien de Boissezon, composé de six machines de 125 mètres de haut. Prévu pour être implanté dans le Parc naturel régional du Haut-Languedoc, il suscite des débats depuis plusieurs années. L’État justifie sa décision en « raison impérative d’intérêt public majeur », notamment en matière de transition énergétique.
Le projet de parc éolien de Boissezon, situé sur une crête forestière entre les lieux-dits « La Fortune » et « Les Baysses », à l’Est du barrage du Pas des Bêtes, dans le Tarn, pourrait bien voir le jour, malgré l’opposition. Après une instruction longue et des phases de concertation publique, le préfet du Tarn a tranché en prenant un arrêté préfectoral l’autorisant. Derrière cette décision, une série de considérations techniques, environnementales et stratégiques pèsent dans la balance.
Plusieurs raisons ont poussé le préfet du Tarn a autorisé le projet de parc éolien. Tout d’abord, malgré la présence d’espèces protégées et la localisation du site dans un espace naturel, l’arrêté préfectoral estime que les impacts environnementaux sont maîtrisables. Le projet a intégré « des mesures d’évitement et de réduction en faveur de la biodiversité », souligne la préfecture. Une dérogation encadre notamment les perturbations sur certaines espèces, accompagnée d’un suivi écologique strict pendant la construction et l’exploitation du parc.
De plus, le préfet remarque que les travaux de défrichement sont limités et compensés par des actions de reboisement. Un système de bridage des éoliennes est également prévu pendant les périodes sensibles pour les chiroptères. Le préfet souligne que le projet se situe dans une zone identifiée comme favorable au développement éolien, ce qui aurait pesé dans la décision.
Par ailleurs, la puissance installée du parc est estimée à 19,8 MW pour une production annuelle de 32 GWh, soit l’équivalent de la consommation résidentielle d’environ un tiers de la ville de Castres. Ce chiffre, associé à la nature renouvelable de l’énergie produite, constitue selon le préfet un argument de poids.
Ce projet s’inscrit selon la préfecture dans les objectifs des « politiques publiques de développement des énergies vertes, mis en balance avec les impacts prévisibles sur les espèces protégées, et par sa contribution à la lutte contre le changement climatique et à la préservation de la biodiversité. » La décision se base notamment sur la loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, qui renforce les responsabilités des préfets pour faciliter l’implantation de projets énergétiques à faibles émissions de carbone.
Enfin, le préfet appuie sa décision sur la notion de « raison impérative d’intérêt public majeur », concept juridique permettant de justifier certaines dérogations environnementales en cas de bénéfice supérieur pour la collectivité.
Le projet éolien répondrait donc à un besoin « d’intérêt général », peut-on lire dans les considérants de l’arrêté. Cette reconnaissance permet notamment de justifier des dérogations à la protection d’espèces ou d’habitats naturels, à condition que les mesures de compensation soient jugées suffisantes.
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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