Une enquête a été ouverte après la destruction de trois hectares des vergers de Fontorbe dans le département du Tarn. Selon le directeur du domaine, 7500 arbres surgreffés « ont été détruits par un véritable commando ».
« Ce sont plus de trois mois de travail qui viennent d’être réduits à néant », déplore Lucas Crosnier, directeur du Domaine de Fontorbe. Ce dernier, qui exploite 325 hectares de vergers sur les communes de Lavaur, Ambres et Giroussens dans le Tarn, a été victime d’un acte de vandalisme au cours de la nuit du jeudi 13 au vendredi 14 juillet. En effet, des greffons de pommiers ont été arrachés sur plus de trois hectares.
« 7500 arbres, surgreffés, ont été détruits par un véritable commando causant des pertes irréparables et un préjudice moral et économique majeur », souligne Lucas Crosnier qui a porté plainte. Le préfet du département qui « condamne fermement cet acte qui met a mal cette exploitation agricole » indique qu’une enquête est diligentée par le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Castres.
« Cet acte de vandalisme intervient 15 jours après la marche organisée par Vaurais Nature Environnement (VNE), qui a réuni moins de 100 participants, et suite à laquelle nous avions légitimement le sentiment que les échanges constructifs pouvaient se poursuivre. L’action destructive dont nous avons été victimes cette nuit tend à montrer que la volonté de certains militants n’est qu’un affichage », juge le directeur du domaine.
De son côté, l’association assure, dans une publication sur Facebook, qu’elle n’est « aucunement responsable » de cette action de destruction et la condamne. Mais elle estime que celle-ci « témoigne bien de la tension locale avec la population ». « Nous comprenons le désarroi des habitants riverains des vergers qui subissent les impacts de l’exploitation sur leur santé et leur lieu de vie », souligne VNE.
Pour rappel, les vergers de Fontorbe sont au cœur d’une véritable bataille entre le propriétaire et les associations de défense environnementale, notamment Vaurais Nature Environnement, qui dénoncent les « pratiques illégales » du domaine. En avril 2021, celui-ci avait brulé des tonnes de paille imbibée de gasoil pour lutter contre le gel provoquant d’importantes fumées ce qui avait causé le blocage d’une route et l’intoxication de plusieurs personnes.
Les associations accusent également le domaine d’épandre des pesticides par grand vent. « La réglementation interdit de traiter lorsque ce dernier dépasse les 19 kilomètres-heure. Ce qui n’est pas respecté », nous assurait Olivier Chollet, coprésident de Vaurais Nature Environnement. Ce que réfute Lucas Crosnier. Et récemment, c’est contre le déclassement des parcelles bios du domaine que les associations se sont levées.
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
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