Vents contraires chez Thales Alenia Space. Alors que le groupe Thales affiche des bonnes performances financières, sa branche spatiale reste frappée par un plan social contesté. La CGT alerte sur des suppressions de postes jugées injustifiées et exhorte l’État à stopper ces licenciements.
Thales affiche des résultats élevés, mais son plan de suppressions de postes dans sa branche spatiale fait tache. Le groupe de défense et d’aérospatiale a annoncé ce mardi 4 mars un chiffre d’affaires de 20,58 milliards d’euros en 2024, en hausse de 8,3% sur un an. Les commandes atteignent 25,3 milliards d’euros (+6%), et le résultat opérationnel grimpe à 2,42 milliards (+5,7%). De quoi ravir les actionnaires, avec un dividende revu à la hausse. Mais pas les salariés de Thales Alenia Space (TAS), la filiale spécialisée dans le spatial.
La CGT a dénoncé mardi l’incohérence entre les résultats financiers du groupe Thales et le maintien des suppressions de postes dans sa branche spatiale. « Dès le mois de mars 2024, la CGT a alerté dans la presse et interpellé les élus politiques sur le cynisme de cette décision. En effet, le carnet de commandes était bien rempli, la charge de travail prévue par la direction jusqu’à fin 2026 était suffisante pour occuper la totalité des salariés », écrit le syndicat dans un communiqué.
Deux expertises commandées par l’intersyndicale CGT, CFDT, CFE-CGC et FO ont conclu à l’absence de justification industrielle et économique du plan social. Selon le cabinet Syndex, « le plan de suppression de poste voulu par la direction n’avait aucune justification industrielle ». Une seconde expertise menée par Technologia a mis en évidence une situation de tension qui serait comparable à celle vécue par France Télécom avant sa crise sociale, avec plus de 50% des salariés en surcharge de travail et 13% en situation d’épuisement professionnel.
Face à cette situation, la CGT exhorte l’État, premier actionnaire du groupe, à intervenir pour stopper les suppressions de postes. « Thales doit stopper le plan de suppression de postes déjà bien avancé. Et si le groupe n’est pas capable de le faire spontanément, alors l’Etat doit intervenir en ce sens pour assurer la souveraineté civile et militaire, en France comme en Europe, du secteur spatial », affirme le syndicat. Par ailleurs, une nouvelle journée de mobilisation est prévue jeudi, marquant la neuvième semaine consécutive de protestation contre le gel des salaires.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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