En Occitanie, les monuments et bâtiments témoins de la riche histoire de la région ne manquent pas. Ainsi, le Journal Toulousain propose de recenser 10 de ces lieux aussi impressionnants que majestueux.
Perché sur une falaise du Tarn-et-Garonne, Bruniquel est un village médiéval au charme authentique. Ses ruelles pavées dévoilent des maisons médiévales en pierre et bois, dont certaines sont classées Monuments historiques. En été, la végétation embellit les façades, contrastant avec les portes fortifiées et les églises romanes. Les iconiques châteaux de Bruniquel, le plus ancien datant du XIIIe siècle et le plus récent de la fin du XVe siècle, se côtoient et offrent une vue imprenable sur les Gorges de l’Aveyron. Ils sont notamment célèbres pour avoir servi de décor au film “Le Vieux Fusil”.
Dans l’Aude, près de Narbonne, se trouve l’abbaye de Fontfroide, fondée en 1093. Ce splendide bâtiment religieux doit son nom à une source d’eau locale d’Occitanie. Rattachée à l’Ordre de Cîteaux en 1145, elle devient l’une des plus riches abbayes de la chrétienté, disposant de 20 000 hectares de terre s’étendant entre Béziers et Perpignan. Son ancien cimetière, aujourd’hui une vaste roseraie, jouxte la chapelle des morts du XIIIe siècle. Au XVe siècle, l’abbaye de Fontfroide s’est métamorphosée avec la création d’une cour d’honneur et de jardins à l’italienne. Cependant, elle a été délaissée par les moines en 1901, suite à la loi de séparation de l’Église et de l’État. Rachetée en 1908 par le peintre Gustave Fayet, elle est devenue ensuite un centre artistique fréquenté par de grands créateurs. Classée Monument historique, elle demeure un site patrimonial d’exception en Occitanie.
La Ville rose tient son nom de la couleur des pierres qui ont servi à construire certains des plus célèbres édifices d’Occitanie. Parmi eux, le Capitole est un incontournable, que cela soit pour son intérieur ou sa gigantesque place. À quelques minutes de marche, la basilique Saint-Sernin s’impose comme l’une des plus grandes églises romanes d’Europe. Sa construction s’est étendue sur 200 ans pour se conclure à la fin du XIIIe siècle. Elle a eu le droit à de multiples améliorations, comme l’allongement de son clocher qui n’a cessé de grandir jusqu’en 1478. Autres lieux de cultes notables, la cathédrale Saint-Étienne, le couvent des Jacobins de Toulouse et l’église Notre-Dame du Taur retracent également l’histoire de Toulouse et de son architecture. Enfin, bordant la Garonne, l’hôpital de La Grave voit sa teinte rose-orangée se refléter dans le fleuve depuis plusieurs siècles.
Sur les rives du Tarn, Albi propose une architecture unique et des monuments d’exception, s’ornant de briques rouges. En Occitanie, la “Ville rouge” réserve quelques merveilles. Par exemple, la cathédrale Sainte-Cécile est la plus grande cathédrale en brique du monde. Depuis plus de 500 ans, elle surplombe la ville avec un clocher avoisinant les 80 mètres de haut et des fondations bâties sur les ruines de plusieurs autres édifices religieux. Massive, elle a été construite entre 1282 et 1480, dans le style gothique méridional. Elle trône non loin du palais de la Berbie, ancien fief des archevêques de la cité. Pour profiter des édifices en pierre de la préfecture du Tarn, il est tout aussi plaisant de le faire au cœur d’une balade. Ainsi, Albi se visite également en traversant le pont Vieux ou en déambulant dans le quartier du Castelviel et ses maisons médiévales en plein centre-ville.
Fière de son passé, la ville de Nîmes dévoile un patrimoine unique au monde, au cœur du Gard. En son sein, les arènes de Nîmes sont un véritable bijou de l’architecture antique. Amphithéâtre romain le mieux conservé du continent, l’édifice accueillait des combats de gladiateurs dans les années suivant sa construction, il y a environ 2 000 ans. Désormais, ce patrimoine continue de vivre au travers de divers événements culturels reconnus dans toute l’Occitanie et bien au-delà. Autre bâtiment de la ville à avoir miraculeusement survécu au temps, la Maison Carrée ; c’est le seul temple de la Rome antique encore existant à être aussi bien conservé. Autre trace d’un passé glorieux et encore plus ancien, la Tour Magne, unique vestige des fortifications romaines, s’érige fièrement dans les jardins de la Fontaine.
Fondée en 1144, Montauban est l’une des plus anciennes bastides d’Occitanie et s’est rapidement imposée comme l’une des villes les plus importantes de la région. Place forte du commerce entre Cahors et Toulouse, la « plus rose des villes roses » s’illustre notamment par sa place Nationale et ses arcades magnifiques. Tout autour, de vielles ruelles piétonnes aux maisons séculaires offrent un voyage dans un autre temps. Les bâtisses d’anciens riches commerçants et des hôtels particuliers splendides ponctuent les déambulations dans les rues de Montauban. En longeant le Tarn, il est possible de profiter de la beauté du pont Vieux et de ses arches, construites au XIVe siècle. Enfin, l’impressionnante église fortifiée Saint-Jacques et l’ancien palais épiscopal, reconverti en musée, escortent le cours d’eau depuis des siècles.
Marquée par son patrimoine préservé et sa richesse culturelle, Cahors serait l’une des petites villes françaises où il fait bon vivre, selon une récente évaluation. En Occitanie, peu de villes de sa taille profitent d’un tel patrimoine médiéval. Ainsi, le pont Valentré, l’Hôtel de Roaldès et la Cathédrale Saint-Étienne donnent l’impression d’avoir été transporté dans un paysage de légendes. Il y a plusieurs siècles, la ville a accueilli plusieurs figures historiques, servant notamment de refuge à Henry IV durant les guerres de religion. Au cœur du Quercy, d’où proviennent les pierres blanches de la ville, Cahors a marqué l’histoire de la région. Ainsi, les lieux avaient été investis par les Gaulois, puis par les Romains il y a environ 2 000 ans. Aujourd’hui, l’Arc de Diane est, par exemple, un vestige millénaire d’anciens thermes utilisés durant l’Antiquité.
Dans le Lot, les villages de la vallée de la Dordogne cachent quelques pépites méconnues pour les amateurs de vieilles pierres. Par exemple, les villages splendides de Loubressac, Carennac et Autoire comptent parmi les “plus beaux villages de France”. À Carennac, les maisons médiévales bordant la Dordogne s’entassent et donnent l’impression de visiter un îlot préservé au fil des siècles. Surnommé le “Petit Versailles”, Autoire se trouve au cœur d’un cirque naturel et borde les falaises du Causse de Gramat depuis au moins 1 200 ans. Enfin, Loubressac se trouve en haut d’un piton rocheux et son village médiéval propose de superbes bâtisses et monuments, comme l’église Saint-Jean-Baptiste.
Connu pour sa splendide cathédrale Notre-Dame datant du XIIe siècle, le village de Saint-Bertrand-de-Comminges est un petit bijou du patrimoine architectural ancien en Occitanie. Pour seulement 233 habitants résidant à l’année dans la commune, la cité médiévale possède un impressionnant ratio d’édifices historiques protégés : 1 pour 33 habitants ! Pour cause, la ville était une place religieuse importante par le passé, puisqu’elle était le siège du diocèse de Comminges, du Ve au XIXe siècle. Par ailleurs, la cathédrale Notre-Dame, la basilique Saint-Just de Valcabrère, la basilique paléochrétienne et la chapelle Saint-Julien ont même été inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, au cœur des chemins de Compostelle.
Situé sur les hauteurs de l’Aude, le château de Puilaurens est l’un des derniers vestiges des édifices fortifiés des Cathares. Par le passé, lui et quatre autres places fortifiées d’Occitanie constituaient les “fils de la cité de Carcassonne”. Il s’agissait d’un système de défense érigé durant la croisade contre les Albigeois au XIIᵉ siècle. Peu entretenu, depuis plusieurs siècles, le château est définitivement abandonné à la Révolution française. Aujourd’hui, ses ruines font partie d’un groupe de châteaux baptisés les forteresses royales du Languedoc. Reconnues comme Monument historique au niveau national, ces huit fortifications d’Occitanie tentent d’intégrer le patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO. Une décision devrait être rendue en 2026 et en attendant, l’enceinte fortifiée et les tours encore debout du château de Puilaurens impressionnent les curieux qui les observent au creux de la vallée de la Boulzane.
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