De Toulouse à Montpellier, des Pyrénées à la Méditerranée, l’Occitanie inspire de nombreux artistes qui dédient leurs chansons à certains coins de la région. Bigflo et Oli parlent de Toulouse tandis que Les Innocents évoquent Nîmes, Les Chevaliers du Fiel se moquent du Gers alors que Charles Trenet déclare son amour à l’Aude… Le Journal Toulousain vous propose une sélection des chansons qui parlent d’Occitanie.
« Toulouse Toulouse, oh la ville est rose. Toulouse Toulouse est de plus en plus rose ». Si le “Toulouse” de Claude Nougaro est connu de tous, celui du groupe de rap Zebda l’est un peu moins. Sortie au début des années 90 dans l’album “Le Bruit et l’Odeur“, cette chanson parle du quotidien dans “la cité” en invoquant certains sens, que ce soit le bruit, l’odeur ou la vue. Moins entrainante que “Oualalaradime” mais plus poignante que “Tomber la chemise“, “Toulouse” fait partie des chansons qui vous restent dans la tête pendant des heures.
Il est impossible de parler de Toulouse sans évoquer le duo de rappeurs Bigflo et Oli. Leur titre “Bienvenue chez moi” est une véritable déclaration d’amour à toutes les grandes villes de France, et plus particulièrement à leur ville natale. « J’suis né à Toulouse, forcément j’suis pas vraiment honnête. Elle a vu mes premiers pas et m’a porté chaque seconde. Et tu demanderas à tous ceux qui la connaissent. Ils te diront “c’est la plus belle ville du monde” », terminent les deux frères.
« Je suis de Castelsarrasin. Y’a du tabac, y’a du raisin. C’est pas du Havane il s’en faut. Et le vin c’est pas du Bordeaux. Mais les gens y sont accueillants. Et j’en connais de bien vaillant », chantait le compositeur et interprète Pierre Perret. Un titre en grande partie autobiographique puisque son auteur est né à Castelsarrasin en 1934. « Je suis de Castelsarrasin. Et du patois je m’en souviens. Les paysans disaient le jeudi. “Bôou al mercat à Sarrasi” ». Dans la ville du Tarn-et-Garonne, les parents du chanteur tenaient le Café du Pont. Il y a passé une grande partie de son enfance, et, de ce fait, appris de nombreux mots d’argot auprès de la clientèle, qu’il utilise dans ses chansons.
Sortie en 1976, “Je suis de Castelsarrasin” a d’ailleurs été reprise il y a cinq ans par les artistes Olivia Ruiz, native de la région (Carcassonne), Mouss & Hakim, du groupe Zebda et les Occitans Lo Barrut.
Aurélien et son orchestre saluent le Tarn et tout le reste de la Région dans leur album “Bonjour le Tarn“, paru en 2018 et composé de 18 titres qui parlent tous de cette belle région de France. À l’image d’un “Air de chez nous“, des “Bons vins de Gaillac“, de “La belle gitane” ou encore de “Terre d’Occitanie“. “Bonjour le Tarn“, qui donne son titre à l’album, reste la chanson la plus parlante. Aurélien y évoque Castres, Lavaur, Saint-Sulpice-la-Pointe, le Ségala, Gaillac, Mazamet, Albi, mais aussi Jean-François de La Pérouse, la Garonne et la Gascogne… « C’est un vrai paradis, aux portes du Midi ».
Le célèbre duo d’humoristes toulousains Les chevaliers du Fiel vient de sortir un tout nouveau titre intitulé “Le rap du Gers“. D’abord diffusé dans une émission télévisée qui leur était dédiée sur la chaîne C8, le morceau, écrit par les personnages qu’ils incarnent “Los de Auch” a ensuite été partagé sur les réseaux sociaux, ne manquant pas de faire réagir…
#Années80 | On ne remerciera jamais assez l’@Inafr_officiel de conserver ces archives en noir et blanc de l’ORTF pic.twitter.com/eAMzBgYx83
— Département du Gers (@LeGers32) December 28, 2022
« Je suis né dans le Gers, dans la ruralité. Il y a l’électricité mais toujours par la 3G ». « Je suis né dans un coin où pour aller au cinéma tu dois construire le cinéma ». « Le soir tout est fermé même la porte du poulailler ». En tenue d’agriculteur et positionnés comme des rappeurs sur un tracteur, les chevaliers du Fiel se moquent gentiment du département.
Il y a 15 ans déjà, le duo rap 4P s’amusait des clichés dans sa chanson “Le rap de l’Aveyron“. « Ici y a pas d’braquage pour toucher la monnaie. Y a juste du braconnage de la truite saumonée. Ici y a pas d’mecs cagoulés, juste quelques-uns qui cabourdègent. Ou qui narguent deux-trois poulets en s’prenant pour les rois d’la pègre », se moquaient les deux jeunes artistes originaires du département, accompagnés par des personnes âgées, lunettes de soleil sur le nez et fusils non chargés.
« J’aime le melsat et la poitrine farcie. Aveyron mon pays. Moi j’aime le tripou et le flambadou. Tout ça me rend fou. J’aime la saucisse avec de l’aligot. J’te défonce ton frigo. Moi j’aime les boîtes de pâté au Roquefort. Le 12 est hardcore ». En écoutant ce refrain, vous reconnaîtrez surement la voix d’Isabelle Geffroy, plus connu sous son nom de scène “Zaz”, qui a depuis été sacrée aux Victoires de la musique.
Peut-être que les locaux la connaissent. Au début des années 70, le chanteur, poète et romancier Claude Marti-Salazar, plus connu grâce à son nom de scène “Martí”, chantait “Montségur” en occitan. Il y raconte l’histoire du dernier combat des Cathares sur le site historique de Montségur. « Voici l’heure des corbeaux, par les chemins de Montferrier. Voici l’heure des corbeaux, grand fleuve, noire pourriture. La grande armée du Pape. Les bandits du Roi de France. Les porcs Dominicains. Amèn, amèn, Dies Irae ! », peut-on traduire. À savoir qu’il a été l’un des premiers chanteurs qui a osé s’engager dans la défense de l’Occitan.
Vous ne rêvez pas. En déplacement dans les Hautes-Pyrénées, pour assister à la 18e étape du Tour de France au mois de juillet dernier, le président de la République a enfilé un béret pour interpréter la chanson “Le Refuge” d’Edmond Duplan. Ce dernier est né en 1930 à Pouzac, près de Bagnères-de-Bigorre. Il se qualifie comme un “chanteur pyrénéen”, à la voix douce et au langage chaleureux, dont la chanson la plus connue est devenue un véritable hymne dans la culture de ces montagnes du sud.
« Mon amour est parti avec le loup dans les grottes de Rock-Amadour. J’attends son retour, ho ». Le titre “Rock Amadour”, un jeu de mots en l’honneur du petit village de Rocamadour dans le Lot, est extrait de l’album “Troglo dancing“, de Gérard Blanchard, paru en 1981. Un air entraînant, un texte décalé, un ton rock, une déclaration d’amour… Il n’en fallait pas plus pour propulser la chanson à la tête du hit-parade au début des années 80. Elle a été vendue à plus d’1,7 million d’exemplaires. Avec ce titre, Gérard Blanchard a par ailleurs impulsé l’utilisation de l’accordéon dans d’autres genres que les musiques traditionnelles.
« MTP Bop a Lula ». Il est certain que l’air résonne dans la tête de ceux qui la connaissent déjà. Sortie en 2013, parmi les titres de l’album “Tudo Bem“, la chanson du groupe de rap Set & Match s’adresse principalement aux jeunes de Montpellier. « Calés sur les marches de l’église on tise, on fume, ouais, c’est ça MTP. Insipide est le goût de la bière, quand j’en bois trop fonce-dé, j’aime c’est pire, c’genre de soirées, j’aime ces pitres, j’aime ces poivrots, … MTP, non, je n’y suis pas né j’te jure mais j’aime cette ville ». L’humoriste Rémy Gaillard, originaire de la ville, fait même son apparition dans la deuxième partie du clip.
Le célèbre artiste Julien Doré, aussi, dédie une chanson à l’Hérault. Et plus particulièrement à Palavas-les-Flots. Originaire d’Alès, dans le Gard, l’artiste a d’ores et déjà démontré son attachement à ses terres natales. En 2008, il sort “Les bords de mer“, dans laquelle il évoque, non pas Cannes, non pas les calanques de Marseille, mais bien la plage de la petite station balnéaire de Palavas. « Je me rince l’œil. D’une larme d’orgueil. Je paie en liquide, ma chambre single. À Palavas, les bords de mer, me désespèrent… ».
Des parisiens qui parlent de Nîmes. Dans son album “Fous à lier“, paru en 1992, le célèbre groupe de pop originaire de la Capitale Les Innocents évoque Nîmes dans son titre “L’autre Finistère“, à travers la “toile de Nîmes” autrement dit le textile qui a servi à créer les jeans denim, connus partout en France. « Bien sûr, on se figure, que le monde est mal fait, que les jours nous abîment, comme de la toile de Nîmes… Qu’entre nous, il y a des murs, qui jamais ne fissurent, que même l’air nous opprime…».
Charles Trenet est né au début du XXème siècle à Narbonne, dans l’Aude. Il ne s’est jamais défait des liens qui le rattachent à son territoire. Il l’exprime d’ailleurs en 1961, à travers son titre “Narbonne mon amie” où il décrit sa ville : « Bonsoir, la rue Droite, Où si l’on tourne à droite, On retrouve toujours, L’Ecole Beau Séjour. Bonsoir Quai d’Alsace, Où tout est à sa place Comme à la belle saison Où vivait ma maison…».
Six ans plus tôt, il l’évoquait déjà dans une de ses chansons intitulée “La porte du garage“. « Tu paraîtras dans ta superbe auto. Il fera nuit mais avec l’éclairage, on pourra voir jusqu’au flanc du coteau. Nous partirons sur la route de Narbonne. Toute la nuit le moteur vrombira, et nous verrons les tours de Carcassonne, se profiler à l’horizon de Barbeira. Le lendemain toutes ces randonnées, nous conduirons peut-être à Montauban. Et pour finir cette belle journée, nous irons nous asseoir sur un banc ».
Le célèbre chanteur Cali a dédié, en 2012, tout un album à sa ville natale : Vernet-les-Bains, dans les Pyrénées-Orientales. Chacune des douze chansons qui le composent, possède un lien avec ce petit village niché au pied du Canigou. Selon lui, tout le monde a un “Vernet”, autrement dit un lieu qui lui rappelle la jeunesse, les promesses amicales et les premiers amours. Le dernier titre du disque “Happy end“, rassemble de grandes personnalités, comme Bénabar ou encore Miossec.
Le musicien et chanteur Arnaud Solignac, qui a grandi à Mende, a écrit le premier jet d’une chanson dédiée à son département natal. Accompagné de sa guitare, il parle de la Lozère, et plus particulièrement de ses somptueux paysages naturels. « Une terre toute neuve, où l’on entend le chant, d’un monde qui s’élève sur un doux Gévaudan. La Lozère tu l’aimes, ou tu tournes tes pas. […] Terre du Midi, tu es mon coin de paradis ».
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