Les migrants albanais du camp d’Empalot à Toulouse seront expulsés le 17 novembre prochain. Les associations exigent qu’ils soient relogés. Elles se sont rassemblées devant la préfecture de la Haute-Garonne ce 14 novembre en protestation.
Ils vivent dans ce camp fait de « bric et de broc » depuis un an. Le Droit au logement (Dal) 31, Utopia 56 et Médecins du Monde ont organisé un rassemblement devant la préfecture de la Haute-Garonne ce lundi 14 novembre à 12h30 en soutien aux migrants albanais occupant le camp dit d’Empalot à Toulouse. Ils sont près d’une centaine à avoir trouvé refuge dans ce bidonville, installé sur les berges de la Garonne.
« Ce sont des familles nombreuses avec des enfants. Beaucoup sont en bas âge et la plupart sont scolarisés », indique Luc, militant du Dal 31. Nombreux sont ceux à avoir, par ailleurs, des problèmes de santé au sein du campement. « Ils souffrent de pathologies qui demandent un suivi médical important », précise Koralane Peltier, coordinatrice de l’antenne Utopia 56.
Selon les associations, les occupants de ce camp demandent depuis des mois un hébergement. Sans succès. « Le 115 et les centres d’hébergement sont saturés », déplore Luc. Ils vont toutefois devoir quitter ce camp le 17 novembre prochain. Le juge des référés du tribunal de Toulouse, saisi par le préfet de la Haute-Garonne, a en effet ordonné leur expulsion le 2 novembre dernier, sous 15 jours. Délai durant lequel « une évaluation personnalisée des droits de chaque occupant » devait être réalisée.
Des travailleurs sociaux, envoyés par la préfecture, étaient justement présents sur le camp ce lundi. Mais ces derniers n’ont pas apporté de bonnes nouvelles. « Ils nous ont dit que les dispositifs d’hébergement étaient saturés », rapporte la coordinatrice d’antenne Utopia 56.
« Il n’y aura donc pas de solutions d’hébergement pour la plupart des migrants du campement sauf pour deux ou trois qui ont des dossiers médicaux très lourds », déplore Luc. C’est justement ce que dénoncent les associations. « Ce sont des personnes qui vivent en habitat précaire et qui vont être mises à la rue dans des conditions encore plus précaires », souligne Koralane Peltier.
Le militant du Dal 31 ajoute : « Cela va amener encore plus de précarité à ces personnes qui avaient trouvé une certaine stabilité, qui avaient scolarisé leurs enfants à proximité ou qui avaient un endroit à peu près stable pour essayer de construire une vie. » Les différentes associations demandent donc « des solutions d’hébergement pour ces personnes ».
« Cette expulsion sans hébergement est une non-solution », estime Koralane Peltier. Elle poursuit : « Comme il n’y a pas de relogement, je pense qu’un autre campement va être créé ailleurs. C’est un éternel recommencement tant que ces personnes ne sont pas vraiment prises en charge. »
Au-delà de l’hébergement des migrants occupant le camp d’Empalot, le Droit au logement 31 exige que « la loi soit respectée ». « D’une manière générale, nous voulons que les gens n’aient pas à construire des bidonvilles au bord de la Garonne ou ailleurs et ne soient pas expulsés de “leur domicile” sans proposition d’hébergement », appuie Luc. En tout cas, Koralane Peltier assure : « Nous continuerons à suivre ces familles comme nous le pouvons après l’expulsion. »
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