Tous les élus de l’opposition municipale à Toulouse ont décidé de s’unir face à la politique de Jean-Luc Moudenc. Ils dénoncent « l’immobilisme » de la majorité face à la crise environnementale et sociale et veulent ainsi « faire bouger les lignes ». Ils organisent une réunion publique début décembre.
« La situation est grave et nous oblige », estime Agathe Roby, coprésidente du groupe Alternative Municipale Citoyenne. Les groupes de l’opposition municipale, Alternative Municipale Citoyenne et Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne, mais aussi les élus Vincent Gibert (PS) et Pierre Lacaze (PCF), ont annoncé leur volonté de faire bloc contre le maire de Toulouse lors d’une conférence de presse ce 8 novembre.
« Cet intergroupe se crée pour nous opposer ensemble à la politique de Jean-Luc Moudenc », explique Agathe Roby. Malgré leurs « divergences », les élus se rejoignent en effet sur un point. « Nous partageons tous la même vision du monde qui s’oppose en tout point à celle de Jean-Luc Moudenc », souligne Caroline Honvault, membre du groupe Alternative Municipaliste Citoyenne.
Si les élus de l’opposition municipale ont décidé de s’unir, c’est pour « faire bouger les lignes » face à la crise environnementale et sociale. « Toulouse s’enferme dans l’immobilisme », relève Antoine Maurice. Le président du groupe Toulouse Écologiste, Solidaire & Citoyenne ajoute : « Il ne se passe plus rien dans cette ville. Tout est en panne ou à l’arrêt ».
Il dénonce ainsi « le surplace » de la majorité municipale, notamment dans le développement du vélo et des transports en commun. « Entre 2014 et 2020, il n’y a eu aucun nouveau transport en commun structurant et la troisième ligne de métro ne verra pas le jour avant 2030. Il est nécessaire d’avoir une alternative », déclare l’élu PS Vincent Gibert qui appelle ainsi à « un grenelle des transports ».
L’élu PCF Pierre Lacaze déplore par ailleurs « des politiques publiques en panne ». « La droite à Toulouse est unie quand il s’agit de mettre à mal les services publics », estime l’élu PCF. Caroline Honvault le rejoint et va même plus loin. Selon elle, Jean-Luc Moudenc est « contre les services publics ». Elle ajoute par ailleurs qu’il « ne reconnaît pas l’expertise des acteurs associatifs » et réalise « de fausses concertations publiques ».
De son côté, Isabelle Hardy, membre du groupe Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne pointe du doigt la politique de Jean-Luc Moudenc en matière d’urbanisme. « Il livre la ville aux promoteurs. C’est dangereux », alerte-t-elle avant d’ajouter : « Il n’y a pas de stratégie foncière. Toulouse est une ville qui se développe sans cohérence ».
Face à « la politique purement gestionnaire » de Jean-Luc Moudenc, les élus de l’opposition ont donc décidé de travailler main dans la main. Caroline Honvault tient tout de même à préciser : « Nous avons toujours travaillé ensemble et n’avons jamais cessé de nous parler. Nous votons en général la même chose. »
Mais selon Antoine Maurice, ce rapprochement va leur permettre de « visibiliser leur travail en commun ». En ce sens, les élus de l’opposition municipale organisent une réunion publique au début du mois de décembre. Sa date n’est pas encore arrêtée, mais elle marquera « le premier pas de leur travail en commun ». « Il faut changer la politique dès maintenant pour répondre aux préoccupations des citoyens et à l’urgence », appuie Pierre Lacaze.
Il s’agissait de la première conférence de presse commune des élus de l’opposition. Cela n’était même pas arrivé au temps d’Archipel Citoyen, lorsque le groupe Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne, le groupe Alternative Municipaliste Citoyenne et les deux élues non-inscrites, Hélène Magdo et Julienne Mukabucyana, ne faisaient qu’un face à la majorité municipale. Mais les membres de l’opposition préviennent : cette union ne représente pas un nouveau groupe.
Avec la création de cet intergroupe, les élus de l’opposition se défendent par ailleurs de penser aux prochaines municipales. « Ce n’est pas le temps de l’élection », assure Antoine Maurice. Pierre Lacaze enchérit : « Nous sommes loin de l’élection à venir. Nous voulons d’abord nous pencher sur les préoccupations des citoyens. »
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