Depuis plusieurs années, les habitants de l’immeuble HLM Le Tintoret, situé dans le quartier Bellefontaine à Toulouse, dénoncent l’insalubrité dans laquelle ils vivent. Invasion de rats, de cafards, de punaises de lit, ascenseurs en panne, inondations régulières des garages… Ils mettent aujourd’hui le bailleur social en demeure de réaliser l’entretien du bâtiment, comme la loi lui impose.
« Ascenseurs en panne depuis des années, manque d’entretien des parties communes, excréments de pigeons partout, invasion de cafards, de rats, de punaises de lit, containers à poubelle jamais lavés, inondation des garages dès qu’il pleut, absence totale d’éclairage dans la plupart des coursives… » La liste est longue. C’est celle des conditions d’insalubrité dans lesquelles vivent les habitants de l’immeuble Le Tintoret, situé dans le quartier Bellefontaine à Toulouse, depuis des années. Une litanie qu’ils répètent inlassablement sans que rien ne s’améliore. Ils accusent le bailleur social Les Chalets, gestionnaire de l’immeuble HLM, de ne pas réaliser l’entretien dont il est pourtant responsable.
Plus, ils l’accusent de faire la sourde oreille. « Le problème n’est pas nouveau, c’est le même depuis des années », constate Rebecca, l’une des locataires. Elle et ses quatre enfants vivent dans l’immeuble, au 8e étage, depuis 2001. « Nous avons été relogés dans ce T5 après l’explosion de l’usine AZF », précise-t-elle. Et d’aussi loin qu’elle se souvienne, « il y a toujours eu ce type de problèmes… qui n’ont jamais été résolus ! »
Pourtant, les habitants du Tintoret ont écrit à maintes reprises à leur bailleur social pour lui signaler les défaillances. Ils se sont même organisés en collectif en 2006. « Mais nous ne sommes pas pris au sérieux », déplore Rebecca. De son côté, le groupe des Chalets reconnaît avoir « rencontré des dysfonctionnements sur cette résidence il y a quelques mois,
dont une majorité est réglée aujourd’hui ». Mais il se dédouane également de nombre d’entre eux. « Pour autant, il subsiste des anomalies régulières sur les ascenseurs », constate le bailleur.
Et c’est peu dire ! Agacée, Rebecca explique : « Sur quatre ascenseurs présents dans l’immeuble, un est en panne depuis plus de 4 ans, un autre l’est depuis un an, et un troisième ne fonctionne que de temps en temps. Nous disposons donc d’un seul ascenseur pour plus de 200 habitants », lance la locataire. Suite à une pétition dénonçant les nombreux problèmes de l’immeuble, Les Chalets leur avait adressé un courrier-réponse.
Dans cette lettre, que le Journal Toulousain s’est procuré, il est préciser : « Seul un ascenseur est hors service. Nous avons fait le nécessaire pour la réparation des autres. Mais sachez que beaucoup de pannes sont liées au vandalisme et que la durée d’immobilisation est longue dans la mesure où nous sommes tributaires des délais d’approvisionnement des pièces à remplacer. » Selon Rebecca, les pannes ne sont pas tant provoquées par les incivilités que par le manque d’entretien : « Quand vous vous retrouvez régulièrement enfermé dans un ascenseur bloqué, vous essayez d’ouvrir les portes de force et de sortir. Ce n’est pas du vandalisme mais un problème d’ascenseurs de mauvaise qualité et mal entretenu. »
Des griefs que les habitants du Tintoret aimeraient pouvoir exposer à leur bailleur, mais « encore faudrait-il que l’on puisse les voir ! » « En 20 ans, nous n’avons eu que deux réunions avec Les Chalets. La dernière a eu lieu en 2008 », regrette Rebecca. Depuis, pas d’images. Les locataires ne savent même pas si le groupe gestionnaire s’occupe de leurs problèmes. Une accusation que réfute le bailleur en assurant les habitants de son écoute : « Une antenne à Bellefontaine est ouverte deux fois par semaine aux pieds de la résidence le Tintoret. L’agence est également joignable par téléphone et par mail », précise le groupe.
Seulement, au pied de l’immeuble, l’antenne en question « n’est ouverte que deux demi-journées par semaine », témoigne Rebecca. Et « lorsque vous appelez pour un problème dans votre logement, un rendez-vous est donné des mois plus tard. Mais certaines choses ne peuvent pas attendre. Personnellement, mes canalisations se sont bouchées : ils ont mis deux semaines à intervenir… », poursuit-elle.
Alors, pour être sûrs d’être entendus, les habitants du Tintoret se sont réunis, avec le soutien de l’association Droit au logement (DAL) 31, devant les locaux des Chalets. Ils ont été reçu par Stéphane Calt, directeur de la gestion locative, pendant deux heures, et ont pu exprimer leur mécontentement. A l’issue de l’entrevue, cordiale aux dires des deux parties, il a été convenu d’une nouvelle rencontre d’ici un mois, après étude des différents dossiers. Date est donc prise pour faire le bilan des actions à mettre en place.
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