Des parents d’élèves se sont rassemblés devant l’école primaire Marengo-Périole à Toulouse ce vendredi 27 janvier pour protester contre le non-remplacement des enseignants. Depuis la rentrée de septembre, l’établissement scolaire comptabilise 39 jours de classe non assurés.
Sur les grilles de l’établissement, les parents ont accroché un ruban pour chaque fois où un enfant n’a pas eu d’enseignant. Depuis le début de l’année scolaire, 39 jours de classe n’ont pas pu être assurés au sein de l’école primaire Marengo-Périole à Toulouse. Certains niveaux sont plus touchés que d’autres. « La classe de mon enfant comptabilise 15 jours d’absence », indique Romain Villiers, père d’un élève en CP.
La faute au non-remplacement de deux enseignants. En protestation, quelques dizaines de parents d’élèves se sont rassemblés devant l’école ce vendredi 27 janvier. Ils demandent à ce qu’il y ait « un enseignant devant chaque classe ». « Les professeurs ont le droit d’être absents. Nous ne les accablons pas. Ce que nous dénonçons est le non-remplacement des enseignants », souligne Émilie, mère d’un enfant au CM1.
Ce problème n’est pas nouveau au sein de l’école. « Cela ne date pas de cette année. La situation s’est fortement dégradée depuis 2020. Avant, les enseignants étaient remplacés. Nous voyons qu’il y a manque de moyens à présent », relève Floraima Schack, parent d’élève et déléguée FCPE 31 (Fédération des conseils de parents d’élèves). L’année scolaire précédente avait ainsi déjà été difficile pour certains élèves.
« Le CE2 a été catastrophique pour mon enfant. Sa classe n’a pas eu d’enseignant pendant la moitié de l’année scolaire », déplore la mère d’un élève de CM1. Forcément, les parents s’inquiètent pour l’éducation de leurs enfants. « Le non-remplacement des enseignants a des répercussions sur leur apprentissage. Les enfants ont des rythmes décousus. Ils n’ont plus aucun cadre », constate Floraima Schack.
Si les parents sont inquiets, les enfants sont pour leur part démotivés. « Mon fils ne veut plus venir à l’école. Il en a marre de devoir faire des allers et retours entre la maison et son établissement scolaire », rapporte la mère d’un élève en CM2. Bien souvent, les parents sont effectivement prévenus au dernier moment de l’absence de l’enseignant. « Cela nous est notifié le matin même », informe Romain Villiers.
Lorsque les parents ne peuvent pas garder leurs enfants, ils sont répartis dans d’autres classes et pas toujours du même niveau. « Les élèves de CP vont parfois avec les CM2. Les instituteurs déjà débordés ne peuvent pas leur proposer des activités adaptées à leur niveau. Alors, les enfants font du coloriage. Mon enfant a passé 15 jours à en faire depuis le début de l’année », estime le père de l’élève en CP.
Pour tenter de faire bouger les choses, les parents d’élèves ont envoyé un courrier à l’inspectrice académique et au recteur de l’académie de Toulouse. Sans succès. « Nous n’avons pas eu de réponses », regrette Floraima Schack. Ils ont également sollicité le soutien des élus du secteur. La députée de la deuxième circonscription de la Haute-Garonne, Anne Stambach-Terrenoir, leur a répondu favorablement.
Elle était d’ailleurs présente lors de la mobilisation de ce vendredi. « Ce qui se passe dans cette école est particulièrement critique. Mais c’est un problème récurrent. L’Etat a désinvesti le service public et cela continue. L’académie de Toulouse va supprimer des postes pour la rentrée prochaine dans le primaire parce qu’il y a une baisse d’effectifs. C’est réfléchir avec des tableaux Excel », dénonce la députée.
En plus des professeurs, il manque également des agents techniques au sein de l’école Marengo-Periole. « Cela dure depuis un an et demi. Comme ces agents sont en sous-effectif, ils n’ont pas le temps de faire toutes leurs tâches, notamment la vaisselle. Les enfants mangent alors dans des assiettes en carton », rapporte Floraima Schack. Les parents d’élèves ont dénoncé cet autre problème auprès de la mairie.
« Nous avons eu un rendez-vous au début du mois avec la municipalité qui nous a dit qu’il n’y avait pas de problème. Pourtant, nous sommes allés vérifier et les agents techniques étaient trois au lieu de cinq et les enfants mangeaient toujours dans des assiettes en carton », souligne-t-elle. Avec leur mobilisation, les parents espèrent enfin être entendus. « Tout ce que nous souhaitons est le droit à l’égalité et à l’éducation pour tous », conclut Floraima Schack.
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