Sept projets, prévus dans le cadre de l’opération “Mes idées pour mon quartier“, vont changer les quartiers Croix-Daurade et Borderouge à Toulouse. Leurs habitants verront ainsi des arbres être plantés, un radar pédagogique installé ou encore des pièges pondoirs contre les moustiques tigres déployés.
L’opération “Mes idées pour mon quartier” va enclencher toute une série de projets dans les quartiers Croix-Daurade et Borderouge. Pour rappel, les Toulousains étaient appelés à faire des propositions pour améliorer leur lieu de vie. 1600 avaient été déposées. Mais après une présélection, une étude de faisabilité et un vote des habitants, seules 83 d’entre elles seront réalisées prochainement.
Sept de ces propositions concernent les quartiers Croix-Daurade et Borderouge, mais également les quartiers Trois Cocus, Paleficat et Grand Selve. Quatre, dont le projet avec le plus voix, se trouvent dans la catégorie “nature en ville” et les trois autres dans la catégorie “cadre de vie”. La municipalité toulousaine investira un montant de 322 700 euros pour ces sept propositions lauréates.
L’idée qui a récolté le plus de votes porte sur la lutte contre les moustiques tigres. Le porteur de projet demande en effet « une participation de la mairie aux coûts de nichoirs à martinets et chauves-souris ». « Ces nichoirs seraient distribués aux particuliers qui les placeraient à leur domicile. Il pourrait être envisagé également, sur le même principe, une participation à des pièges à larves ou à adultes de moustiques tigres », envisage cet habitant. La mairie est d’accord sur l’idée, mais émet quelques réserves sur les nichoirs. « Il est très utile de favoriser l’installation de chauves-souris sur le territoire mais dans le cadre de la lutte contre la présence du moustique tigre, d’autres solutions sont à privilégier en priorité », estime-t-elle.
La municipalité mise plutôt sur des pièges pondoirs, mais elle prévient : « Cette mesure doit être adoptée en Conseil municipal pour être mise en œuvre et, si c’est le cas, elle viendrait à être généralisée pour l’ensemble du territoire toulousain, nécessitant ainsi un budget important ». Ce dernier s’élèverait à 60 000 euros. Le second projet propose aussi d’installer des nichoirs à chauves-souris et des pièges à moustiques, mais dans le quartier Croix-Daurade spécifiquement. Là encore, la Ville indique que ces nichoirs ne sont pas « une solution miracle ». Elle préfère donc prioriser les pièges pondoirs. « Ils interviennent sur une étape clé et incontournable du cycle de vie du moustique tigre et sont spécifiques à cette espèce. L’installation de pièges pondoirs sur l’espace public est donc proposée, 40 pièges pondoirs pour 1 200 euros », détaille la municipalité.
La troisième proposition ne vise pas à lutter contre les moustiques tigres, mais contre les « toboggans brûlants » et « coups de chaud » sur les aires de jeux publics de plein air pour les enfants dans les quartiers. « Plusieurs jeux à destination des tout petits ou plus grands sont en plein soleil à Toulouse », déplore l’habitant qui a déposé cette idée. Il ajoute : « La mairie pourrait assez facilement installer des voilages suspendus en hauteur accrochés à des piquets comme cela se pratique au Portugal ou en Espagne afin de les rendre ombragés ».
La Ville de Toulouse juge cette « idée pertinente sur des aires de jeux ne profitant pas d’ombrage naturel ». Elle propose ainsi de la tester. « L’aire de jeux Borderouge peut se prêter à l’expérimentation », indique-t-elle. La municipalité devait préciser « un chiffrage plus détaillé et une implantation » si cette idée était lauréate. Mais elle n’a pas donné plus d’informations à ce sujet pour le moment. Le budget global est toutefois déjà connu. La mairie de la Ville rose va en effet mobiliser un montant de 10 000 euros pour ce projet.
« La pollution sonore induite par la densification du quartier devient très problématique et un obstacle au bien-vivre ensemble. Les deux-roues en sont la principale source (vitesse excessive, moteurs et pots d’échappement trafiqués) », dénonce l’habitant à l’origine de la troisième idée. Pour lutter contre cette pollution sonore, il envisage plusieurs solutions : une campagne de sensibilisation et l’installation de radars sonores, notamment chemin des Izards et route de Launaguet. Mais la mairie ne pourra pas réaliser une telle demande.
En effet, « il n’existe actuellement pas de radar-sanction vis-à-vis du bruit des véhicules », informe-t-elle. La municipalité toulousaine propose toutefois une alternative. « Nous pouvons néanmoins installer un radar pédagogique, qui à l’aide d’un panneau lumineux, indiquerait aux conducteurs, si le niveau de bruit de leur véhicule motorisé est conforme ou non », détaille-t-elle. Ce radar pédagogique représenterait un budget de 30 000 euros en investissement et de 5 000 euros par an de fonctionnement pour la Ville, soit 35 000 euros en tout.
La quatrième proposition, qui a obtenu 29 voix lors du vote des habitants de la Ville rose, consistera à planter des « arbres fruitiers à récolter par les écoliers pour les cantines scolaires et des associations volontaires ». D’après le porteur de ce projet, cela aurait plusieurs avantages : fournir des « fruits bio pour les cantines », permettre la « découverte des fruits par les enfants », engendrer une « baisse du coût des cantines » ou encore favoriser une « alimentation locale ».
La municipalité estime que cette « idée est réalisable », mais dans un lieu précis du quartier Croix-Daurade. Elle projette effectivement de la mettre en œuvre « au sein du complexe sportif du stade Cazal ». « Cet espace est en accès libre et pourra être utilisé par les gens du quartier sous réserve du respect des arbres », souligne-t-elle. En tout, « une trentaine d’arbres fruitiers » y seraient plantés. La mairie de Toulouse va investir 1 500 euros dans ce projet de plantations d’arbres fruitiers.
Mis à part des arbres fruitiers, les habitants des quartiers Borderouge et Croix-Daurade souhaiteraient des « équipements sportifs de type “musculation” en plein air » et « en libre accès ». L’habitant qui a déposé ce projet propose de les installer « le long des sentes piétonnes, soit dans les jardins du Muséum, donc dans la verdure et à l’ombre ». La mairie de Toulouse est d’accord avec cette idée.
Elle suggère une installation dans le parc de la Maourine. Ce dernier peut effectivement « accueillir sur sa partie 3 agrès » des équipements sportifs. Mais la Ville précise qu’il ne s’agira pas de « véritable structure sportive d’importance ». Elle en installera trois. Chacune des structures représentera un coût de 5 000 euros. La municipalité va donc mobiliser un budget de 15 000 euros pour cette idée.
La dernière proposition prévoit la végétalisation du parking du cimetière de Croix-Daurade. Pour le porteur de projet, il est « une flaque de bitume ». « Cela avait du sens quand il accueillait les bus du lycée mais aujourd’hui il est venu le temps de verdir cette flaque de bitume », considère-t-il. Cet habitant préconise ainsi de créer des dalles engazonnées de stationnement et de planter des arbres.
Mais végétaliser et débitumiser le parking du cimetière de Croix-Daurade ne s’annonce pas simple. En effet, la Ville de Toulouse signale que « cela nécessite un entretien du fait de son état dégradé ». Ce projet, qui a récolté 21 votes, va ainsi requérir un montant de 200 000 euros. Pour autant, la mairie ne précise pas ce qu’il sera mis en œuvre pour végétaliser ce lieu de stationnement.
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