Du Canal du midi aux Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en passant par les fortifications de Vauban, les cités de Carcassonne et d’Albi ou le Pont du Gard, l’Occitanie compte 8 sites exceptionnels classés au patrimoine mondial de l’Unesco.
Avec ses remparts crénelés, ces 52 tours rondes et son château comtal, la cité de Carcassonne (Aude) incarne parfaitement l’image que l’on se fait d’une forteresse médiévale. Centre névralgique du pouvoir des comtes de Carcassonne, elle est transformée en place forte royale suite à la croisade des Albigeois contre les cathares. Jusqu’en 1659, cette place forte est un élément central de la défense du territoire face à l’Aragon. En ruine et proche de la démolition, la cité de Carcassonne a fait l’objet de l’un des plus grands chantiers de restauration d’Europe, mené par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc entre 1853 et 1911. La cité intègre la liste des sites du patrimoine mondial de l’Unesco en 1997.
Célèbre canal de navigation conçu par Pierre Paul Riquet, le canal du midi s’étend sur 278 kilomètres entre Toulouse et Sète, au bord de la méditerranée. D’abord appelé Canal royal du Languedoc, le fut rebaptisé en 1789 lors de la Révolution française. La construction de cet ouvrage, engagée par Louis XIV et réalisée sous le contrôle de Colbert, est considérée comme le plus grand chantier entrepris au XVIIe siècle. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 1996, le canal du midi est l’un des plus anciens canaux d’Europe toujours en fonctionnement. Le canal du Midi traverse plusieurs départements : la Haute-Garonne, l’Aude et l’Hérault (et le Tarn pour une partie de son système d’alimentation).
50 mètres de haut, près de 300 de long et près de 2000 ans. Avec de tels chiffres, le Ppont du Gard ne pouvait manquer dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. C’est d’ailleurs, le premier site d’Occitanie à y avoir été inscrit en 1985 après avoir fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques dès 1840. Bâti au Ier siècle de notre ère en seulement cinq ans, ce pont-aqueduc est le plus haut que le monde romain ait connu. Il propose notamment une structure architecturale très rare avec trois rangées d’arches superposées. Ce chef-d’œuvre ingénierie romaine était la pièce maîtresse d’un aqueduc qui s’étirait sur 52 kilomètres pour apporter à Nîmes l’eau de la fontaine d’Eure, près d’Uzès. Le pont du Gard est également le monument antique le plus visité de France.
Dans les Pyrénées, le massif calcaire qui constitue le Mont-Perdu, un pic qui culmine à 3 352 mètres d’altitude (côté espagnol de la frontière), offre un panorama époustouflant. Côté français, les randonneurs pourront admirer trois magnifiques cirques, dont celui de Gavarnie. Sur le versant Sud, le pic du Mont-Perdu est lacéré par deux des plus grands et profonds canyons d’Europe. Ce site, inscrit en 1997, est remarquable pour la diversité de son paysage constitué de prairies, de lacs, grottes et forêts, mais également pour sa biodiversité et ses caractéristiques géologiques. C’est aujourd’hui, l’un des espaces montagneux les plus préservés d’Europe ainsi que le seul site français à être classé en tant que bien mixte : culturel et naturel.
Inscrits en 1998, quatre chemins majeurs empruntés par les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle traversent la France. Deux d’entre eux, celui du Puy-en-Velay également appelé Via Podiensis et la voie d’Arles (Via Tolosana) passent en Occitanie. Ces voies qui ont vu défiler des millions de pèlerins depuis l’instauration du pèlerinage au IXe siècle sont jalonnées de sanctuaires, hôpitaux, chemins de croix et autres marques de ferveur. 71 édifices, dont la basilique Saint-Sernin de Toulouse, sont particulièrement protégés en tant qu’éléments illustrant le développement et l’histoire de ce pèlerinage. Un troisième chemin, moins fréquenté, longe le piémont pyrénéen et traverse, entre autres, Béziers, Carcassonne ou Lourdes.
Trois sites incroyables témoignent, en Occitanie, du génie de Monsieur de Vauban, ingénieur, architecte militaire et urbaniste favori de Louis XIV. Celui-ci a réalisé une douzaine de places fortes dont trois dans les Pyrénées-Orientales : la cité fortifiée de Villefranche-de-Conflent, le fort Libéria et de la citadelle de Mont-Louis. Ces dernières ayant été inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008. Bâti à flanc de montagne et surplombant la cité de Villefranche-de-Conflent qu’il est censé protéger, le fort Libéria est doté du plus long escalier souterrain (734 marches). La citadelle de Mont-Louis est, elle, considérée comme la plus haute de France. Les sites édifiés par M. de Vauban sont inscrits depuis 2008 au patrimoine mondial de l’Unesco en tant que « témoins de l’apogée de la fortification bastionnée classique, typique de l’architecture militaire occidentale ».
La cité épiscopale d’Albi est un ensemble architectural monumental et médiéval qui se dresse sur la rive droite du Tarn. Témoin de l’ancienne puissance politique et économique des évêques d’Albi, la cathédrale Sainte-Cécile, bâtie avec la brique foraine (dite de Toulouse) caractéristique de l’architecture locale, domine la cité. Avec ses murs de 40 mètres de haut pour 2,5 mètres de large à leur base, elle est d’ailleurs considérée comme la plus grande cathédrale de brique du monde. L’ensemble de la cité épiscopale, présentant une architecture très homogène, s’est structuré au XIIIe siècle autour de la cathédrale et du Palais de la Berbie, le palais épiscopal. L’Unesco l’a intégré à la liste de son patrimoine exceptionnel en 2010.
Situés au Sud du Massif central, les Causses et les Cévennes sont deux territoires typiques de l’agropastoralisme méditerranéen qui s’étendent sur plus de 3000 kilomètres carrés et quatre départements : la Lozère, l’Hérault, le Gard et l’Aveyron. Constitués de profondes vallées entremêlées, les paysages des Causses et des Cévennes ont été façonnés au fil des siècles (près de trois millénaires) par l’élevage et, notamment, la transhumance. On peut d’ailleurs y trouver pratiquement tous les types d’organisations pastorales connues sur le pourtour méditerranéen. Ces deux territoires sont entrés conjointement au patrimoine mondial en 2011 en tant que « paysage culturel, évolutif et vivant » dans la catégorie des biens naturels.
Dernier site d’Occitanie à être entré au patrimoine mondial de l’Unesco, la hêtraie de la Réserve naturelle nationale de la forêt de la Massane a été inscrite conjointement avec deux autres forêts françaises : les hêtraies du Grand-Ventron (massif des Vosges) et du Chapitre (Hautes-Alpes). Ces trois forêts ont été intégrées à la liste déjà existante qui recense les « Forêts primaires et anciennes de Hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe ». La hêtraie de la Massane se situe au cœur du massif de l’Albère qui surplombe les plages de la méditerranée depuis les hauteurs de l’extrémité orientale des Pyrénées. Elle constitue en cela, un carrefour biogéographique qui reçoit les influences des Pyrénées comme de la méditerranée.
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